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Droite

Bournazel officiellement candidat à la mairie de Paris

A la veille de la première séance de dédicace de son livre-programme «Revoir Paris» (Fayard), le député Agir du XVIIIe arrondissement de Paris officialise son ambition de succéder à l'actuelle maire de la capitale, Anne Hidalgo à l'issue du scrutin de mars 2020.
Pierre-Yves Bournazel à Rueil-Malmaison en décembre 2015. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 12 mars 2019 à 15h15
(mis à jour le 12 mars 2019 à 16h39)

Pierre-Yves Bournazel le suggérait depuis dès mois : le député Agir du XVIIIe arrondissement de Paris se lance enfin. Il est désormais officiellement «candidat à la mairie de Paris». Il le dit au Parisien en cette veille de sortie en librairie de son livre-programme, «Revoir Paris» (Fayard). Façon de booster la promotion d'un ouvrage sur lequel l'élu compte pour lester son ambition dans l'esprit des barons de la droite parisienne comme des huiles du parti présidentiel.

Lui qui en 2014 avait dû s'effacer devant Nathalie Kosciusko-Morizet suite à la primaire de l'UMP n'a pas l'intention de refaire deux fois l'erreur. Après onze ans dans l'opposition au Conseil de Paris, PYB entend bien porter le maillot. Quitte à s'affranchir des logiques partisanes. «Je construis mon offre pour les Parisiennes et les Parisiens au-dessus des clivages partisans», confirme-t-il à Libération. Je suis candidat devant eux. Mon objectif est de rassembler des élus appartenant à plusieurs sensibilités et des citoyens qui reflètent la diversité de Paris. Je ne m'inscris pas dans le cadre d'une primaire.» Le dégagisme à l'œuvre depuis l'élection présidentielle de 2017, et son corollaire de délégitimation des partis traditionnels, sert son dessein, pense-t-il. «Pour construire une alternative au mandat d'Hidalgo, il faut s'inscrire dans une logique de dépassement, être au service de Paris et rien que de Paris», insiste l'élu.

Trou de souris

Bournazel a-t-il vraiment le choix ? Car coté rapport de force politique, l'isolement menace. Les barons parisiens qui, à l'instar du député de Paris Claude Goasguen et du maire du 15e Philippe Goujon considéraient son aventure d'un œil favorable, ont début décembre échoué à convaincre Laurent Wauquiez de construire une offre municipale sous la houlette du quadra proche d'Édouard Philippe. Or depuis un mois, les candidatures fleurissent à droite. Après le maire LR du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, le 17 février, c'était au tour de la maire LR du 7e arrondissement, Rachida Dati de renoncer le 7 mars à une candidature aux Européennes pour briguer la tête de liste LR à Paris aux municipales de 2020. Cette perspective, diversement appréciée à droite, pourrait pousser la maire LR du 5e arrondissement, Florence Berthout à entrer prochainement en lice.

Du côté de LREM, l'espace se referme aussi. C'est en son sein que le parti présidentiel devrait choisir d'ici juin parmi les six prétendants en lice son futur champion. L'idée un temps caressée à l'Elysée de confier à un non marcheur, représentant de la société civile ou politique fédérateur, le soin de déboulonner Hidalgo semble pour l'heure abandonnée. Au grand dam de Bournazel. Lequel ne se décourage pourtant pas, convaincu qu'une percée sondagière à l'automne est de nature à aimanter des alliés et rebattre les cartes. «Je suis très concentré sur ce que je construis», martèle l'élu qui, le 21 février, a commencé d'instruire le procès du mandat d'Hidalgo. Dans mon livre, j'amène des idées et des solutions, sur l'écologie, le logement, la qualité de vie à Paris, la petite enfance, les cantines scolaires… Après un mandat assez vertical, je pense qu'il faut remettre de l'horizontalité à Paris, que la ville retravaille avec des partenaires que ce soit les villes limitrophes, la région, le gouvernement… Je construis un programme plus exigeant qu'une simple offre d'opposition à la maire en place. J'accepte les ambitions des autres.»