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Libération

Wauquiez mise sur l’embellie Bellamy

publié le 14 mars 2019 à 20h26

Mercredi soir, le président de LR, Laurent Wauquiez, est descendu de son Olympe, son bureau au huitième étage du siège du parti à Paris, pour saluer les 500 militants tassés dans une salle trop exiguë venus écouter le trio de tête de la liste LR aux européennes : François-Xavier Bellamy, Agnès Evren et Arnaud Danjean. Réunion organisée par la fédération de Paris du parti. «Quelque chose est en train de se passer. Tout était fait pour que cette élection soit jouée d'avance, pour qu'elle soit le match retour du second tour de la présidentielle. Nous avons tenu. Et aujourd'hui, dans les sondages, les choses changent», frétille le patron du parti.

LR fait sa petite remontada, passant de 8 % à 14 % dans les enquêtes d'opinion. Preuve selon lui du bon choix qu'il a fait, malgré les critiques, en désignant le très conservateur Bellamy comme tête de liste. «Ce trio est le symbole de cette droite que je veux faire émerger pour ne pas renouer avec les erreurs du passé», a poursuivi Wauquiez. «François-Xavier ne cultive pas la petite phrase. Il s'adresse à la raison», se réjouit Arnaud Danjean, eurodéputé sortant et spécialiste des questions de défense et de sécurité. Un constat partagé par l'ensemble des colistiers, qui s'avouent surpris par cet agrégé de philosophie âgé seulement de 33 ans.

Au sein de LR, ils étaient nombreux à craindre que cette campagne se fasse sur un mode eurosceptique, comme avaient pu le laisser craindre des déclarations de Wauquiez. Une petite musique que ne joue pas la tête de liste. «Cette élection se fait dans un contexte singulier de crises - politique, environnementale et économique - pour notre pays et pour l'Europe. Mais, dans toutes ces crises, les réponses passent par l'Europe», explique d'un ton toujours posé Bellamy. «Nous devons cesser d'être les idiots utiles du village global. Nous devons faire de l'Europe le poumon de la mondialisation», ajoute la tête de liste qui, de meeting en meeting, rode un peu plus son discours, dézinguant l'Europe fédérale défendue par le président de la République.