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Libération

Un statut qui divise

publié le 28 mars 2019 à 20h36

Les uns accusent les employeurs d’abuser de ces contrats précaires pour gagner en flexibilité, en embauchant des salariés au gré de leurs besoins, tout en faisant porter le coût des périodes d’inactivité à la collectivité. Les autres fustigent ces employés, parfois qualifiés de «permittents» du travail, qui trouveraient leur compte dans cette alternance entre petits contrats et «vacances» financées par des allocations chômage. Depuis cet été, et l’annonce d’une nouvelle et inattendue réforme de l’assurance chômage, les CDD de courte durée sont sous les projecteurs.

Dans l’hébergement médico-social, la restauration ou encore le secteur des études de marché, ils ont connu une folle envolée. Au total, selon l’Unédic, organisme gestionnaire de l’assurance chômage, les embauches en CDD de moins d’un mois ont été multipliées par 2,5 en vingt ans. Autre chiffre : 84 % des CDD d’un mois ou moins sont signés avec un ancien employeur.

Pour inverser cette tendance qui, explique la ministre, coûte cher à l'Unédic, le gouvernement envisage deux pistes qu'il devrait présenter en détail dans les prochains jours. D'une part, la mise en place d'un «bonus-malus», visant à faire payer plus de cotisations aux employeurs abusant de cette précarité. D'autre part, la refonte des règles d'indemnisation chômage, jugées trop avantageuses pour les «permittents». Pour étayer son propos, l'exécutif assure que 20 % des chômeurs indemnisés toucheraient une allocation supérieure au salaire mensuel moyen antérieurement perçu. Un chiffre obscur qui étonne jusque dans les rangs de l'Unédic. Et qui hérisse les syndicats. «Il est faux de dire que les chômeurs profitent du système alors qu'ils subissent souvent cette précarité», s'agace Tenessee Garcia, de la CGT Chômeurs.