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Justice

Après sa relaxe, Jawad Bendaoud prend quatre ans en appel

Accusé d'avoir hébergé deux terroristes du 13 Novembre, le «logeur de Daech» a été lourdement condamné ce vendredi.
Jawad Bendaoud, en novembre 2018. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 29 mars 2019 à 17h25

Dans le box, Jawad Bendaoud, si tristement célèbre pour ses éclats de colère et ses agitations, n'a pas bronché. Entouré de six escortes, le «logeur de Daech» a encaissé l'annonce de sa condamnation avec calme.  Ce vendredi, la cour d'appel de Paris a prononcé à son encontre une peine de quatre ans de prison pour «recel de malfaiteurs terroristes». Le délinquant multirécidiviste de 32 ans a été reconnu coupable d'avoir hébergé deux terroristes des attaques du 13 Novembre, lui qui avait été relaxé en première instance à l'hiver 2018. A l'époque, la présidente du tribunal correctionnel Isabelle Prévost-Desprez avait notammant estimé qu'il «n'est pas prouvé qu'il a fourni un hébergement à des terroristes en vue de les soustraire aux recherches.» Quant à Jawad Bendaoud, il a toujours clamé son innocence.

«Ce n'est pas de la justice, c'est de la vengeance», a protesté son conseil Xavier Nogueras à l'issue de l'audience. En décembre, le parquet avait requis cinq ans à l'encontre du jeune homme ayant fourni un appartement à Abdelhamid Abaaoud et son complice, alors en fuite. C'est dans ce logement dyonisien que les deux jihadistes avaient été tués lors de l'assaut des policiers du Raid, le 18 novembre 2015. «Le jihadisme a offert une morale à la délinquance des cités et les délinquants ont offert des moyens aux jihadistes», avait fustigé l'avocate générale Naïma Rudloff dans son réquisitoire.

Durant cinq ans, Jawad Bendaoud, dont Libération avait brossé le portrait, sera privé de ses droits civiques. Le natif d'Epinay-sur-Seine devra également verser des dizaines de milliers d'euros de dommages et intérêts aux nombreuses parties civiles – parmi lesquelles des victimes du 13 novembre 2015 – dont le président de la cour a égréné les noms pendant une heure. Le jeune homme a par ailleurs été condamné mercredi en appel, dans un dossier totalement distinct, à un an de prison pour des «menaces de mort» contre une victime des attentats.

A ses côtés, Youssef Aït Boulahcen, cousin d'Abdelhamid Abaaoud et frère d'Hasna Aït Boulahcen, a lui été condamné à quatre ans de prison pour «non-dénonciation de crime terroriste». Agé de 26 ans, cet ambulancier avait été condamné en première instance à quatre ans de prison, dont un an avec sursis.