Forcément, l’exercice commence à paraître lourdement répétitif. Comme il l’a déjà fait une douzaine de fois depuis le début de l’année, Emmanuel Macron était vendredi en «grand débat» avec des maires. En l’occurrence ceux de la région Hauts-de-France, invités à déjeuner au palais de l’Elysée. Comme les précédentes, cette séance de plusieurs heures a été nourrie par les réponses de Macron à des questions déjà maintes fois soulevées lors des précédents débats : fermeture des services publics, problèmes de transports et, toujours, déserts médicaux.
Soucieux de respecter son engagement d’aller à la rencontre des élus, le chef de l’Etat doit encore visiter la Bretagne puis la Corse ces mercredi et jeudi. Il aura alors bouclé son tour de France avec, au total, pas loin d’une centaine d’heures de débats. Viendra alors, mi-avril le temps de la conclusion et des annonces présidentielles.
Pour l'opposition, tout cela n'a que trop duré. «De qui se moque-t-on», tempête le chef de file des députés LR, Christian Jacob. Selon lui, l'exécutif prolonge le débat pour «enjamber les élections européennes».
Vendredi, près d'une trentaine des 200 invités ont refusé de se rendre à l'Elysée. Notamment les parlementaires LR, ainsi que Marine Le Pen (RN), François Ruffin (LFI) ou encore Fabien Roussel (PCF). A l'exception de Martine Aubry qui a invoqué un problème d'agenda, les maires des principales villes étaient présents, tout comme le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui a très vivement dénoncé, citant l'exemple du projet de canal Seine-Nord, l'inefficacité de l'administration centrale dans la mise en œuvre des «décisions politiques». En Corse, la conclusion de la tournée présidentielle promet d'être périlleuse : les nationalistes, appellent à une journée «Isula Morta» (île morte) pour dénoncer un «pseudo-débat».