En terrasse avec deux jeunes gens, téléphone vissé à l’oreille, Marie Toussaint, 31 ans, renverse une chaise en se levant pour nous saluer sans couper le fil de sa conversation ni se départir de son sourire. Elle a donné rendez-vous au Carillon, un des bars touchés par les attentats du 13 Novembre et proche de la Base, le nouveau QG écolo parisien. Son nom passe-partout n’imprime pas encore dans la tête du public. Marie Toussaint sera néanmoins, sauf surprise de taille, l’un des visages français au Parlement européen lors des cinq prochaines années. La jeune femme aux yeux clairs, qui a déjà connu les couloirs de l’institution en tant qu’assistante parlementaire, est convaincue que «c’est le moment» des femmes, des jeunes et de l’écologie. Un combo qu’elle incarne. Si elle est en quatrième place sur la liste Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), derrière les anciens Jadot, Rivasi et Carême, ce sont pourtant bien ses idées de juriste qu’on vante sur les prospectus de campagne : adoption d’un traité qui ferait de l’écologie la norme juridique supérieure, institution d’une justice environnementale contre les «écocides» et les «écocrimes», reconnaissance de droits à la nature…
Inspirée notamment par les travaux de la professeure Mireille Delmas-Marty et ses Forces imaginantes du droit, Toussaint répond du tac au tac