La mesure aurait l'effet d'un petit séisme dans l'écosystème de l'extrême droite. Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il «étudie» les moyens de dissoudre Génération identitaire, devenu ces dernières années l'un des groupes les plus visibles et influents de la mouvance. Vendredi, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), plusieurs militants du mouvement ont occupé le toit du bâtiment de la caisse d'allocations familiales (CAF) pour y déployer une banderole où l'on pouvait lire «de l'argent pour les Français, pas pour les étrangers», provoquant la fermeture du bâtiment. Ils avaient été délogés par la police au bout de plusieurs heures. Venue sur place, la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé Christelle Dubos a déclaré devoir rencontrer prochainement le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Elle a dénoncé «une prise d'otages des agents et du service public».
Génération identitaire s'est spécialisé dans les opérations de communication spectaculaires. Créé en 2012, il s'était fait connaître avec l'occupation d'un autre toit, celui de la mosquée de Poitiers. Ces dernières années, ses militants ont aussi organisé des tournées de ce qu'ils appellent la «sécurisation» des métros parisiens, lillois et lyonnais, et tenté de décourager le passage des migrants en mer et par la terre, en affrétant un navire et en patrouillant dans les Alpes. De quoi assurer à Génération identitaire une notoriété sans proportion avec le petit nombre de ses militants. Se réclamant de la «lutte contre l'islamisation et l'immigration massive», le mouvement assume en outre un registre racialiste, qui le voit dénoncer la «fracture ethnique» et le «métissage imposé».