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Mobilisation

Quelques milliers de manifestants pour l’«acte XXII» des gilets jaunes, principalement à Toulouse

Quelques milliers de gilets jaunes ont de nouveau manifesté samedi du mouvement, principalement à Toulouse, «capitale» d’un jour, où la tension est montée en début d’après-midi entre police et manifestants, peu avant des annonces d’Emmanuel Macron censées mettre un terme à une crise de près de cinq mois.
Charge de la police lors de la manifestation des "gilets jaunes" le 13 avril 2019 à Toulouse (Pascal PAVANI /Photo Pascal PAVANI . AFP)
publié le 13 avril 2019 à 4h00
(mis à jour le 13 avril 2019 à 15h53)

Quelques milliers de gilets jaunes ont manifesté samedi pour l'acte XXII du mouvement, principalement à Toulouse, «capitale» d'un jour, où la tension est montée en début d'après-midi entre police et manifestants, peu avant des annonces d'Emmanuel Macron censées mettre un terme à une crise de près de cinq mois. «Le grand débat, grand blabla», «Macron on n'attend rien de vos annonces», pouvait-on lire sur les pancartes du petit cortège parisien.

«Pour que le mouvement s'arrête il faudrait qu'il annonce le RIC (référendum d'initiative citoyenne) et la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité», explique Phil, un brancardier de 58 ans, protestataire depuis le premier jour du mouvement, le 17 novembre. A Toulouse, «capitale» du jour pour les manifestants, la tension est un peu montée entre le cortège et les forces de l'ordre, qui ont lancé gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes pour réduire le périmètre de la manifestation, de nouveau interdite de centre-ville et de place du Capitole. En début d'après-midi, dans le centre, une remorque de chantier et une camionnette ont été incendiées, comme l'a rapporté un journaliste de France 3 Occitanie.

«Vous avez vu : tout se passait bien et ils nous gazent» s'est indigné auprès de l'AFP Maxime Nicolle, dit Fly Rider, une des figures du mouvement, venu en renfort dans la ville, tout comme Priscillia Ludosky, autre figure des gilets jaunes. Cette manifestation, comme celles de Bordeaux (quelques centaines de personnes), Laval (environ 400), sont les premières à se dérouler sous le coup de la loi anticasseurs, particulièrement ciblée par les gilets jaunes. Le texte laisse au pouvoir «encore plus la liberté de faire tout et n'importe quoi» contre le mouvement, a déploré Mme Ludosky.

Le cortège parisien a lui rejoint en début d'après-midi, place de la République, la marche pour «la liberté de manifester», organisée par plusieurs associations (dont la LDH, Amnesty, Attac, Unef, SOS Racisme, etc), contre ce dispositif, partiellement censuré par le Conseil constitutionnel et dont une cinquantaine d'organisations ont demandé l'abrogation. «Cette loi transforme notre pays en un Etat répressif où on sera bientôt interdit de manifester et de pointer le bout de son nez dehors», a affirmé un militant communiste au départ de la place de la République. La préfecture de police avait d'ailleurs, pour la troisième fois consécutive, interdit tout rassemblement sur les Champs-Élysées et les rues perpendiculaires. Régulièrement imposées depuis la mi-mars, les interdictions partielles de manifester concernent aussi nombre d'autres villes : Lille, Lyon, Montauban…