Interpellé et placé en garde à vue le week-end dernier, Gaspard Glanz a «interdiction de paraître» à Paris tous les samedis et le 1er mai jusqu'à son procès pour outrage, en octobre. De nombreuses voix, comme celle de l'ONG Reporters sans frontières, se sont élevées pour condamner l'arrestation d'un journaliste indépendant. D'autres, au contraire, ont dénié à Gaspard Glanz la qualité même de journaliste. Principal reproche : il n'a pas la carte de presse. Sauf que ce document n'est pas du tout obligatoire pour exercer le métier de journaliste. Comme l'explique la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels, qui la délivre, la carte est avant tout «un outil de travail». Problème : la commission refuse d'attribuer la carte de presse à un journaliste qui, comme Glanz, est exclusivement payé en droits d'auteur, et non en salaire.
Plus largement, le débat a porté sur le caractère «militant» de Glanz, qui l'empêcherait d'être journaliste, selon plusieurs comptes de soutien à LREM et certains journalistes. Le Point est même allé jusqu'à poser la question en titre : «Gaspard Glanz, journaliste ou Black Bloc ?» «On dit que je suis journaliste militant pour me rabaisser. Mais je ne dis pas ce que je pense dans mes reportages, je montre ce qu'il se passe, répond le reporter. Je suis sur le terrain tous les jours. Un éditorialiste [qui] commente l'actu sans la vivre, assis sur son cul toute la journée, c'est ça être militant. Après, ça n'empêche pas que j'ai aussi le droit de m'exprimer en tant que citoyen.»