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Libération

2016, Le précédent Necker

publié le 2 mai 2019 à 20h56

La fausse attaque de la Pitié-Salpêtrière, le 1er Mai, rappelle un autre emballement autour d'un établissement de santé, celui du 14 juin 2016, au sujet de l'hôpital Necker. Au lendemain d'une nouvelle journée de manif agitée contre la loi travail, le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls, n'hésite pas à parler sur France Inter d'un bâtiment «dévasté» par des «casseurs». Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dénonce, lui, des «hordes de manifestants violents», alors «qu'il y a [à l'intérieur] l'enfant des policiers [assassinés la veille à Magnanville] qui s'y trouve». Quant à Nicolas Sarkozy, il demande sur Twitter que «soit engagée la responsabilité civile et financière de la CGT». Il s'agissait en réalité d'une quinzaine de coups de marteau portés par un ou deux manifestants sur les baies vitrées du rez-de-chaussée, au niveau de la rue. Un acte stupide, mais «personne n'est entré dans l'hôpital et il n'y a pas de dégâts à l'intérieur», expliquera le professeur Noël Garabédian, présent au moment des faits. L'AP-HP en profitera néanmoins pour lancer un appel aux dons afin de régler la facture de… 200 000 euros. L'AP-HP, 7,2 milliards d'euros de budget annuel, incapable de payer ? «Ce n'est pas un besoin réel, on a assez d'argent pour changer les vitres», avait alors reconnu un proche de la direction auprès de Libé. Avant d'ajouter : «C'est l'occasion qui fait le larron.»