C’est l’Insee qui le dit : redevenue créatrice nette d’emplois pour la première fois depuis 2000, l’industrie en France a créé 9 500 emplois l’an passé. Un chiffre qui contraste avec la cascade de plans sociaux et de fermetures de sites de ces derniers mois, même si le gouvernement peut se féliciter du dénouement de l’affaire Ascoval. Le 17 avril, les 580 salariés d’Arjowiggins Papiers couchés de Bessé-sur-Braye (Sarthe) ont reçu leur lettre de licenciement après la liquidation judiciaire de l’entreprise. Et malgré l’engagement de l’Etat, l’usine Ford de Blanquefort (Aquitaine) va fermer ses portes après que le géant automobile a refusé l’offre de reprise de Punch Powerglide : 400 à 500 salariés sur 800 devraient perdre leur emploi. Autre dossier sur la table de Bercy, celui de l’équipementier télécoms Nokia, qui avait annoncé en janvier la suppression de 460 emplois sur ses sites de Lannion (Côtes-d’Armor) et Paris-Saclay.
Mais le pire est à venir : un plan drastique se prépare chez GE France avec 800 suppressions de postes sur 2 000 salariés dans l’ex-usine Alstom de Belfort. Et l’usine Bosch de Rodez reste très menacée en raison de la fin annoncée du diesel. Sur les 1 500 emplois que compte le site, 300 vont disparaître d’ici la fin de l’année. La distribution est aussi en pleine tourmente : après Castorama qui va fermer une dizaine de magasins et supprimer près de 800 postes, Auchan a annoncé le 30 avril la cession de 21 magasins, avec 723 emplois menacés.