Isabelle Balkany, épouse de Patrick, maire (et ancien député) LR de Levallois-Perret, aurait tenté de se suicider en avalant une quarantaine de médicaments en son manoir normand de Giverny. Des proches ont fait fuiter la nouvelle jeudi matin, à l’approche du procès des époux Balkany, qui doit s’ouvrir le 13 mai devant le TGI de Paris, pour «fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée» – pour l’ensemble de leur œuvre commune, faite de diverses villas à l’étranger au nom d’une multitude de sociétés offshore.
«Mouches à merde»
Les jours d'Isabelle Balkany, soignée depuis à l'hôpital, ne seraient pas en danger. Teigneuse en diable, elle s'était dite «fatiguée» et avait préalablement dénoncé les médias sur Facebook, faute d'oser s'en prendre à ses futurs juges, les qualifiant de «scathophaga stercoraria», que l'on peut traduire, sans trahir le latinisme, par «mouches à merde». Devant les policiers enquêteurs, elle avait menti comme une arracheuse de dents, niant toute possession d'une villa offshore (et donc non déclarée) sur l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, avant de finalement se rendre à l'évidence et aux preuves accumulées par les enquêteurs. Tout en continuant à nier la propriété – d'elle ou son mari de maire, dont elle fut l'adjointe à Levallois – d'un riad à Marrakech. Et pourtant, Isabelle Balkany se dit «fatiguée» d'un barnum juridico-médiatique qui dure depuis bientôt trente ans.
A sa décharge, à propos de sa «fatigue», elle admet un «manquement fiscal» qui pourrait lui valoir condamnation. Héritière, comme Patrick Balkany, d'une riche famille ayant prospéré en logeant son fric à l'étranger, elle résume ainsi l'embrouille, «qui n'a aucune excuse mais a du moins des explications familiales». Sauf que les époux Balkany paraissent avoir pris un malin plaisir à entretenir la tradition familiale, originellement en Suisse ou au Luxembourg, pour l'extrapoler au Liechtenstein, au Panamá ou à Singapour… Isabelle Balkany fait mine de n'y voir que «l'écume sciemment suscitée et transformée par certains». Longue vie à elle.