Air France renoue avec les plans de départs volontaires. Au cours de la décennie, la compagnie nationale en a déjà mis sept en œuvre, qui ont abouti aux départs de près de 10 000 salariés. Le prochain devrait être annoncé au cours d'un comité social économique central programmé le 13 mai, selon des informations révélées par la Tribune. Il porterait sur 400 postes essentiellement situés dans les bases régionales d'Air France. La compagnie souffre en effet de pertes récurrentes sur ses lignes intérieures. L'an dernier, elle a ainsi réalisé un résultat négatif de 185 millions d'euros sur ce marché, doublement concurrencée par le TGV et les compagnies low-cost. «Pour faire Nice-Toulouse avec Air France, vous devez transiter par Lyon alors qu'EasyJet le propose en vol direct», constate Christophe Malloggi délégué central FO.
La question est maintenant celle de la réaction des organisations syndicales dans une entreprise traditionnellement très réactive sur les questions d'emploi. «Il y a deux sortes de salariés chez Air France. Ceux qui sont proches de l'âge de la retraite et souhaitent partir et ceux qui se demandent où va l'entreprise», analyse Christophe Malloggi.
Les postes supprimés devraient entraîner, selon nos informations, une réduction de 15 % des vols intérieurs. Un mouvement qui ne sera pas sans conséquences pour les pilotes, pourtant pas concernés par ce plan de départ. Et pour cause, la direction d'Air France compte faire d'une pierre deux coups. Elle projette d'affecter les pilotes en sureffectif vers sa filiale à bas coûts Transavia. Un transfert qui suppose l'accord du puissant Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). «Cette organisation n'aura pas tellement le choix, note une source au plus près du dossier, dans la mesure où le seul moyen pour ces pilotes de retrouver une activité sera d'accepter d'aller voler sur Transavia.»