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Libération
Témoignage

Anne-Sophie, provisoirement en logement social : «On ne sait pas combien de temps ça va durer»

par Jessica Levy
publié le 3 mai 2019 à 20h26

«On est vraiment dans ce que je recherchais», glisse Anne-Sophie, 28 ans. «75 m², trois chambres, deux terrasses et un prix moins élevé que mon ancien loyer.» La jeune femme, mariée et mère de trois enfants, bénéficie d'un logement social, situé dans le IIe arrondissement. La famille a été relogée par Soliha Provence, une association chargée par la mairie de reloger les sinistrés. Malgré tout, «l'angoisse» de l'avenir subsiste. La famille craint de devoir retourner vivre dans son appartement situé dans le quartier de la Blancarde, une fois les travaux effectués. Et «on n'a pas le droit de mettre notre nom sur la boîte aux lettres, on est comme des étrangers, on va chercher notre courrier à la poste», détaille Anne-Sophie. Pour la rentrée scolaire, elle a toutefois inscrit ses enfants à côté de ce logement provisoire alors qu'«on ne sait pas combien de temps ça va durer, où on va atterrir». Seule certitude, elle ne souhaite pas retourner dans son ancien T3 envahi de cafards et trop exigu pour une famille nombreuse. Entre lettres recommandées et appels téléphoniques, cette mère de famille au RSA se bat pour obtenir un «chez eux» durable, mais jusqu'à présent Soliha et Logirem, bailleur social privé, «se renvoient la balle».