Emmanuel Macron, le nouveau géant vert ? Ne pas avoir prononcé une seule fois le mot «biodiversité» lors de sa conférence de presse le 25 avril n'aide pas à le croire. Le peu de conviction avec laquelle le président de la République a annoncé lundi, au débotté sur le perron de l'Elysée, «un changement profond» sur la question écologique non plus. Et même si le programme présenté ce jeudi par Nathalie Loiseau et Pascal Canfin, les têtes de liste LREM aux élections européennes, s'ouvre sur les enjeux environnementaux, la sincérité de ce verdissement macronien interroge. Véritable virage ou simple inflexion ? Affirmation certes trop tardive mais sincère d'une conviction écologique, ou éléments de langage trahissant un pragmatisme plus politicien que politique ? A quelques jours du scrutin européen, il est permis de douter de la bonne foi présidentielle. Depuis plusieurs mois, l'écologie s'est installée comme l'un des thèmes susceptibles de ratisser large le 26 mai. L'enquête réalisée par Viavoice pour Libération le vérifie : les deux tiers des personnes sondées citent la «lutte contre le réchauffement climatique» comme le premier sujet sur lequel l'Union européenne devrait agir. La cause environnementale tolère mal le dissensus. Reste à savoir si elle peut effectivement mobiliser les électeurs, alors que l'abstention est annoncée massive. C'est même l'une des seules certitudes du scrutin à venir. Alors admettons qu'Emmanuel Macron conjugue désormais le libéralisme à l'impératif environnemental. Au-delà des intentions et des annonces, c'est par les actes qu'il va lui falloir convaincre. En vert et avec tous.
Éditorial
Au débotté
publié le 8 mai 2019 à 20h56
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