Sur les 33 listes présentées aux élections européennes en France, neuf comportent des députés sortants. Ces 36 candidats viennent pourtant de seulement six listes du scrutin de 2014. Les deux listes qui regroupent le plus de sortants sont à droite avec neuf élus à nouveau candidats dans les listes conduites par François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella. Chez les gaullistes, on note une loyauté indéfectible au statut de député européen, la plupart des sortants ayant de fortes chances de rester dans l'hémicycle. A l'extrême droite, Florian Philippot et Mireille d'Ornano ont quitté les rangs du FN pour la liste des Patriotes.
Pour respecter sa doctrine de renouvellement de la classe politique, la liste des marcheurs est celle qui présente le plus de novices éligibles. Ses sortants sont pourtant issus de partis bien établis : Pascal Durand élu en 2014 chez les Verts et Dominique Riquet sous drapeau UDI/Modem défendent aujourd'hui la liste du gouvernement.
La gauche s’éclate
Sans surprise, les anciens alliés du Front de gauche partent en campagne séparément : deux sortants sur la liste PCF menée par Ian Brossat (Patrick Le Hyaric, Marie-Pierre Vieu) et un chez La France insoumise de Manon Aubry (Younous Omarjee).
Le Parti socialiste a complètement explosé puisque ses sortants sont représentés à la fois dans la liste «canal historique» du PS menée par le représentant de Place publique, Raphaël Glucksmann, mais aussi dans la liste de Benoît Hamon, Génération·s avec trois fidèles du candidat officiel du PS à la présidentielle 2017 (Edouard Martin, Guillaume Balas, Isabelle Thomas), et enfin sur la liste de La France insoumise (Emmanuel Maurel).
Parmi les 36, certains sont dans des positions clairement non éligibles, c'est-à-dire dans les tréfonds du classement. C'est le cas pour Eva Joly, 78e chez Europe Ecologie-les Verts, Edouard Martin et Michel Dantin, derniers respectifs chez Génération·s et les Républicains, ainsi que Philippe Loiseau (75e) et Dominique Martin (77e) au Rassemblement national.