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Libération

Affaire Balkany : Qui sont les autres prévenus ?

publié le 12 mai 2019 à 20h36

Mohamed al-Jaber

Cet homme d'affaires saoudien possède de nombreux hôtels de luxe à travers le monde, mais surtout à Paris (le Balzac, le Vigny…). A Levallois, il était censé construire deux tours dans le style haut de gamme (168 mètres de haut, 85 000 mètres carrés de bureaux, 31 000 mètres carrés pour l'hôtellerie de prestige). Las, il n'aura finalement pas les fonds nécessaires pour lancer ce chantier pharaonique à 240 millions d'euros. Al-Jaber réussira toutefois à retarder ses premiers engagements financiers auprès de la mairie. C'est ainsi lui qui financera, à hauteur de 2,5 millions d'euros, le rachat du riad de Marrakech. L'accusation y voit malice : «L'octroi d'un échéancier favorable lui a été accordé d'autant plus facilement qu'il venait de prendre l'engagement de payer la villa de M. Balkany.» C'est le volet corruption du procès. Pour la petite histoire, un complément de prix (2,5 millions d'euros, également) sera versé clandestinement au précédent propriétaire, aux bons soins de l'homme d'affaires belgo-africain George Forrest : simple témoin assisté, ce dernier échappera finalement aux poursuites en expliquant avoir légitimement rémunéré Patrick Balkany pour son interventionnisme à propos d'une mine d'uranium en Namibie.

Jean-Pierre Aubry

Homme à tout faire de la balkanie (sport, immobilier…), il est l'ayant droit économique des deux coquilles offshore (Himola et Hayridge) possédant officiellement la villa marocaine. Il se mure dans le silence depuis le début de l'enquête, proclamant seulement n'être «pas propriétaire» et n'y avoir jamais mis les pieds. Dont acte. Ce fidèle n'entend donc pas se muer en balance, l'accusation le renvoyant à son rôle d'exécutant pour avoir «accepté d'être le prête-nom de Patrick Balkany».

Alexandre Balkany

Le fils est poursuivi collatéralement pour avoir «souscrit deux baux fictifs», en 2011 puis 2014, faisant mine de louer officiellement le riad pour mieux le confier gracieusement à ses parents. «Ils s'y sentent chez eux», concède-t-il, admettant au passage payer en liquide les cinq employés de maison locaux.