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Européennes

Les Républicains en meeting à Paris : «Nous n’en pouvons plus des élections tristes»

Tous les pontes du parti de droite étaient réunis mercredi soir au Palais des congrès pour soutenir leur tête de liste aux européennes, François-Xavier Bellamy. Au menu, islam, immigration et Machiavel.
Francois-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, lors du meeting du parti de droite à Paris, mercredi soir. (GEOFFROY VAN DER HASSELT/Geoffroy van der Hasselt. AFP)
publié le 16 mai 2019 à 10h56

Cette fois, les 3 700 militants LR réunis mercredi soir à Paris, au Palais des congrès, se prendraient presque à y croire. «On va gagner», s'époumonent les jeunes présents à ce meeting francilien de la campagne des européennes. Le parti de droite en a profité pour s'offrir une démonstration de force mais aussi afficher son unité derrière sa jeune tête de liste, François-Xavier Bellamy. A la tribune, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui ne porte pas le patron de LR Laurent Wauquiez dans son cœur, salue ce rendez-vous «de l'amitié et de la fidélité». De fait, pas un des grands barons du parti de la rue de Vaugirard ne manque à l'appel. L'ancien Premier ministre Edouard Balladur figure au premier rang du public avec Eric Ciotti, Michèle Alliot-Marie et toute une kyrielle d'élus parisiens. Même Claude Guéant a fait le déplacement. Gérard Larcher, le président du Sénat, venu avec le président du groupe LR à la haute assemblée, Bruno Retailleau, met en garde contre la «politique du pire» voulue par Macron et consistant à refermer le débat entre LREM et RN. «N'est pas Machiavel qui veut», prévient-il.

Dopée par la dynamique timide mais bien réelle enclenchée par la candidature du jeune adjoint au maire de Versailles, LR croit voir enfin le bout du tunnel creusé par la double défaite de 2017. «Il nous reste dix jours pour réussir le défi de l'élargissement de la droite, pour faire revenir à nous les électeurs qui nous ont quittés pour soutenir Emmanuel Macron», exhorte Valérie Pécresse. Un élargissement qui n'est pas vraiment la tactique de la rue de Vaugirard. Pour le président de LR, François-Xavier Bellamy «apporte l'incarnation de cette droite des valeurs que j'ai toujours voulues». «Quand on est de droite, on ne nie l'existence d'une culture française. Quand on est de droite, on n'accepte pas de faire rentrer, années après années, toujours plus d'immigrés. Quand on est de droite, on n'est pas soutenu par Daniel Cohn-Bendit et Elisabeth Guigou», a répondu Laurent Wauquiez à Edouard Philippe qui avait dénoncé la «droite Trocadéro» – référence à l'ultime meeting très Sens commun de François Fillon pendant la présidentielle.

Et sur la question des valeurs, la tête de liste LR est parfaitement en phase avec le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. «Il faut retrouver le sens de ce qu'est l'Europe. C'est d'abord une civilisation», estime le prof de philo jamais très loin derrière le politique, qui veut «refonder l'Europe pour rebâtir la France». «Face à l'islam, la bataille ne sera gagnée que si nous sommes capables de dire qui nous sommes. Il faut instaurer ce principe qu'on ne peut s'installer et rester en Europe qu'après en avoir été préalablement autorisé», défend Bellamy qui s'est engagé à refuser tout nouvel élargissement de l'Union européenne. «Nous n'en pouvons plus des élections tristes. Nous n'en pouvons plus de voter contre», poursuit la tête de liste qui, pour le coup, a redonné un peu de baume au cœur aux électeurs de droite.