Menu
Libération
Elections européennes

Pour les socialistes et Place publique, le groupe S&D ne doit rien céder

publié le 17 mai 2019 à 21h06

Fini l’idée d’être «libres de siéger dans le groupe de leur choix au Parlement européen». Désormais, pour Raphaël Glucksmann, la place à Strasbourg des possibles élus de sa liste sera - comme dans les précédentes mandatures - au sein de la traditionnelle «Alliance progressiste des socialistes et démocrates» (S&D), groupe parlementaire regroupant les formations politiques nationales du Parti socialiste européen (PSE). Le chef de file des socialistes français, cofondateur du mouvement Place publique, en fait aujourd’hui un argument pour mettre un bulletin PS-PP le 26 mai : donner de la force à un groupe portant les visions d’«une Europe de solidarité, de justice sociale, d’égalité, de développement social et environnemental durable, des droits de l’homme et libertés fondamentales, et de paix» face aux conservateurs du PPE. Problème : à l’image du grand écart de la social-démocratie européenne, le PSE (et donc le groupe S&D) regroupe à la fois des partis sociaux-libéraux et d’autres bien plus à gauche. D’où la proposition de Glucksmann d’un «élargissement du groupe S&D afin de réunir les forces de gauche socialistes et écologistes».

Certains eurodéputés avant lui - sous l'impulsion de Guillaume Balas, aujourd'hui numéro 3 de la liste Génération·s de Benoît Hamon - ont tenté ces dernières années de rassembler dans un collectif baptisé «Left Caucus» des députés socialistes, écologistes et néocommunistes. Avec Emmanuel Maurel (sixième aujourd'hui sur la liste de La France insoumise), ils étaient très critiques des positions trop «libérales» du groupe S&D et font aujourd'hui remarquer que le candidat du PSE à la présidence de la Commission, le Néerlandais Frans Timmermans, fait partie de cette catégorie… Raison pour laquelle Glucksmann préfère pousser la candidature du Belge Paul Magnette, remarqué pour son combat contre le traité de libre-échange transatlantique. «Nous allons travailler à constituer une majorité de gauche et écologiste, soutenir un candidat à la tête de la Commission qui puisse rassembler ces sensibilités», affirme Olivier Faure à Libération. Le premier secrétaire du PS exclut toute idée de «grande coalition» avec la droite européenne et dénonce la «majorité libérale au pouvoir en Europe depuis quinze ans» - à laquelle nombre de sociaux-démocrates ont (aussi) participé.