Le week-end n'aura donc pas permis de remonter la trace du mystérieux poseur de bombe de la rue Victor-Hugo (IIe arrondissement de Lyon). En début de soirée, dimanche, et malgré les nouvelles photos du suspect diffusées par la police, ce dernier demeurait introuvable. Les policiers ont longtemps cru tenir une piste solide dans la matinée de dimanche, mais celle-ci s'est finalement révélée infructueuse.
Samedi, Rémy Heitz, le procureur de Paris, avait livré les premiers éléments de l’enquête lors d’une conférence de presse tenue à Lyon. Le magistrat a notamment révélé que la charge explosive - qui a blessé légèrement treize personnes, dont onze ont été hospitalisées - a été activée à distance par le suspect, via son téléphone portable. Une technique relativement sophistiquée, qui n’est pas à la portée de tous. En outre, les enquêteurs ont décelé d’infimes résidus de TATP sur un morceau du colis piégé, un explosif réputé dangereux à manipuler en raison de son extrême instabilité.
Motif d’espoir dans un premier temps, la découverte de trois traces d’ADN sur des fragments de la bombe n’a pas permis aux enquêteurs de progresser, car aucun échantillon semblable aux prélèvements ne figure dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). Pour le moment, les policiers s’en remettent donc à l’analyse du trafic téléphonique du centre de Lyon, et espèrent l’appel providentiel d’un éventuel témoin au 197, numéro mis spécialement en service. Jusqu’ici, 250 appels ont été enregistrés et analysés.
Samedi, Rémy Heitz a détaillé avec précision le parcours du poseur de bombe, arrivé à vélo devant la boutique la Brioche dorée de la rue Victor-Hugo, endroit qu’il a choisi pour déposer la charge. A ce stade, l’acte n’a toujours pas été revendiqué, si bien que les enquêteurs n’écartent aucune piste. Les investigations ont été confiées à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).