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Libération
Apologie du terrorisme

Des tags antisémites et pro-Merah sur la maison de Latifa Ibn Ziaten

Figure de la lutte contre la radicalisation, cette mère d'une des victimes du djihadiste Mohamed Merah a annoncé déposer plainte. Ces menaces n'étant pas les premières, son avocate demande une meilleure protection.
Latifa Ibn Ziaten, la mère d'une des victimes de Mohamed Merah, en septembre 2018 à Paris. (ludovic MARIN/Photo Ludovic Marin. AFP)
publié le 10 juin 2019 à 12h07
(mis à jour le 10 juin 2019 à 21h03)

«C'est bientôt à toi salle juif» (sic), «Vive Merah» ou encore «Sale juif» : telle est la teneur des messages que Latifa Ibn Ziaten, la mère d'une des victimes de Mohamed Merah, a découverts tagués sur sa maison près de Rouen ce lundi matin. «En me réveillant ce matin, c'est sous le choc que j'ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J'ai déposé plainte. J'espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux»,a tweeté Latifa Ibn Ziaten.

La police s’est rendue sur place dans la matinée pour constater les faits.

«Ma cliente ne se sent pas en sécurité, elle est choquée et bouleversée, c'est le retour de la haine en France», a réagi l'avocate de Latifa Ibn Ziaten, Samia Maktouf, qui va déposer plainte pour «apologie du terrorisme, menaces de mort et violation de domicile» auprès de la section antiterroriste du parquet de Paris. Elle a annoncé saisir le ministère de l'Intérieur «pour demander que [la] garde [de sa cliente] soit étendue à l'intérieur de son domicile et pas seulement quand elle se déplace».

Sur Twitter, Latifa Ibn Ziaten a reçu de nombreux messages de soutien, venant de tous les bords politiques et jusqu'au chef de l'Etat.

Latifa Ibn Ziaten est la mère d'Imad Ibn Ziaten, première victime du djihadiste Mohamed Merah qui, en mars 2012, a tué trois soldats, puis dans l'école juive Ozar Hatorah un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans. Très présente dans les médias, elle est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation.

En 2016, elle avait été menacée dans les rues de Carcassonne par le djihadiste Radouane Lakdim qui, en mars 2018, a tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, dans cette ville et dans le Super-U de Trèbes.