Contrairement au flou qui entoure les intentions électorales d'une bonne partie de ses collègues ministres, le terrain d'atterrissage municipal de Marlène Schiappa semble bien balisé. Soutien officiel de Benjamin Griveaux dans la bouillante bataille interne pour l'investiture LREM à Paris, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes veut être un peu plus que ça : candidate, ça, on le savait déjà. Mais où précisément et avec quel statut ? Selon nos informations, ce devrait être dans le XIVe arrondissement de la capitale, mais pas comme tête de liste.
Un bruit court en effet, qui donne Schiappa candidate à la mairie d'arrondissement. «C'est n'importe quoi», dément énergiquement Benjamin Griveaux, selon qui ces rumeurs viennent «de gens qui ne [lui] veulent pas du bien». Le cabinet de la ministre balaie aussi ce scénario qui impliquerait une démission du gouvernement, selon la règle édictée par Emmanuel Macron qui empêche de cumuler maroquin ministériel et fonctions exécutives locales. «Sa priorité étant de conduire au gouvernement la grande cause du quinquennat pour l'égalité femmes-hommes, elle n'aspire pas à devenir maire», indique-t-on.
«Logique»
La question du XIVe, en revanche, semble acquise pour tout ce petit monde. «J'habite à Montparnasse, donc il est plutôt logique que je me présente là où j'habite, où j'ai été au collège et où j'ai grandi au demeurant», a fait valoir Marlène Schiappa sur CNEWS mercredi, rappelant encore : «Je suis parisienne, j'ai passé trente-deux ans à Paris, je m'y suis mariée, j'y ai eu des enfants, j'y vis actuellement.» Un parcours retracé sur le ton de l'évidence… et en occultant délibérément le mandat de conseillère municipale du Mans, que l'intéressée occupe encore aujourd'hui.
Marlène Schiappa «a déjà été candidate aux municipales dans le XIVe à l'âge de 18 ans», avance encore son entourage, quand Benjamin Griveaux plaide prudemment : «Elle connaît très bien le XIVe, mais c'est à elle de mettre les mots sur ses intentions.» C'est donc quasiment officiel et l'ancien porte-parole du gouvernement compte bien faire de ce soutien-candidature (comme des appuis d'autres figures du gouvernement ou du parti) un élément de son grand oral devant la commission d'investiture de LREM, le 9 juillet.