Plus haut, plus fort… plus tôt. L'épisode caniculaire annoncé convoque pour tous la même réalité : chaque envolée du mercure est plus importante et plus précoce que la précédente. Il fait chaud en été ? Un truisme à rassurer Pascal Praud, qui le 6 mai ironisait sur le changement climatique «alors qu'il [faisait] - 3 dans les Yvelines». Jusqu'à vendredi, la France va être plongée dans une touffeur accablante. Pour ne rien arranger, l'humidité de l'air va augmenter le ressenti de températures déjà tropicales : jusqu'à 48 degrés vendredi à Paris. Seize ans après, les pouvoirs publics ont tiré les leçons de la crise sanitaire de 2003. Les effets des pics de chaleur sur la mortalité des populations les plus fragiles sont désormais limités. Chacun dans la population semble avoir intériorisé la récurrence de ces coups de chaud. La vitesse avec laquelle les magasins d'électroménager ont été dévalisés ce week-end montre en tout cas que beaucoup anticipent désormais les fortes chaleurs. Au risque de ne combattre que les symptômes, et de creuser une autre fracture, sociale celle-là, le coût des appareils réfrigérants - plusieurs centaines d'euros en entrée de gamme - n'étant pas à la portée de tous. Des moyens efficaces de lutter contre le réchauffement climatique existent. Ils relèvent bien sûr des gestes individuels du quotidien, mais surtout de politiques publiques volontaristes. Individuellement, cela impose parfois de renoncer aux pires de nos habitudes. Collectivement, la pression citoyenne en faveur de l'écologie politique a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une vraie priorité. L'enjeu est majeur dans les villes, vouées à réconcilier urbanité et écologie. Il sera au cœur des scrutins municipaux, dans quelques mois. Plus qu'une adaptation de circonstance, l'urgence de la situation commande un changement culturel. Ce qui suppose que chaque citoyen y pense quotidiennement, et pas simplement au moment de glisser son bulletin dans l'urne.
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