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Clergé

Affaire Barbarin : un évêque par intérim nommé au diocèse de Lyon

A la retraite, Michel Dubost a été nommé par le pape pour diriger provisoirement l'archevêché en remplacement du cardinal, condamné en mars par la justice.
L'évêque Michel Dubost, en avril 2013 à Paris. (JACQUES DEMARTHON/Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 24 juin 2019 à 17h59

Le Vatican a clarifié la situation dans le diocèse de Lyon, qui restait très chaotique depuis la condamnation, le 7 mars, du cardinal Philippe Barbarin à six mois de prison pour ne pas avoir signalé à la justice les agissements du père Bernard Preynat, soupçonné d'abus sur une soixantaine de jeunes scouts. Ancien patron du diocèse aux armées et du diocèse d'Evry (Essonne), Mgr Michel Dubost, 77 ans, a été nommé lundi administrateur apostolique, c'est-à-dire évêque par intérim, par le pape François.

A l’issue de sa condamnation, le cardinal Barbarin s’était rendu à Rome pour présenter sa démission à François qui l’avait refusée. L’archevêque de Lyon avait cependant décidé de se mettre en retrait de la gestion quotidienne de son diocèse, créant une certaine confusion et un malaise grandissant dans le clergé local. Jusqu’à présent, l’intérim était assuré par le vicaire général Yves Baumgarten, l’un des bras droits de Barbarin.

Mise au placard

Homme d'expérience, Michel Dubost est aussi connu pour son autorité. «Il a beaucoup de poigne», explique un théologien catholique. L'ancien évêque aux armées est aussi réputé beaucoup plus ouvert que le cardinal Barbarin sur les questions de société – l'archevêque de Lyon avait été un fer de lance de la bataille catholique contre le mariage pour tous.

Est-ce le début d’une mise au placard de Barbarin ? Pour le moment, les intentions du pape ne sont pas très claires, mais le profil de Dubost est plus proche des idées de François que celui de Barbarin.

Le procès en appel du cardinal de Lyon devrait avoir lieu à l’automne, vraisemblablement à partir du 28 novembre. Par ailleurs, selon des sources internes dans l’Eglise, la santé du prélat, qui a subi par le passé un triple pontage cardiaque et un cancer de la prostate, serait très fragile.