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Libération

Des lettres et des chiffres

publié le 24 juin 2019 à 20h20
(mis à jour le 24 juin 2019 à 20h20)

Au moment de ses vœux, en 2014, le président du groupe la Poste, Philippe Wahl, avait dévoilé un plan stratégique ambitieux pour l'horizon 2020. L'un des enjeux majeurs selon lui : s'adapter à l'effondrement de l'activité courrier. La direction anticipe en effet que le nombre de lettres et petits colis va tomber à 9 milliards par an d'ici 2020, soit moitié moins qu'en 2007. A l'époque, la direction comptait en partie sur la Banque postale pour compenser le recul de l'activité avec de nouveaux revenus. Mais elle prévoyait aussi de dégager «plus d'1 milliard d'euros de résultat net» grâce à la diversification dans de nouveaux services, ainsi qu'à la mutualisation des compétences. Cinq ans plus tard, le recul de la distribution de courrier a bien eu lieu, au rythme de 6 % par an. Mais la stratégie pour compenser cette perte de volume d'activité n'a pas fonctionné comme la direction le souhaitait. Si le groupe la Poste reste profitable, notamment grâce à la Banque postale, les résultats de l'exercice 2018 sont décevants : le chiffre d'affaires a augmenté de 2,4 %, mais le résultat d'exploitation a baissé de près de 12 % à 892 millions d'euros et le bénéfice net de 6,3 % à 798 millions d'euros. Wahl a notamment pointé, outre le recul de la distribution, «le maintien des taux d'intérêt à  un niveau historiquement bas et les pressions sur les marges du colis partout en Europe». Et les nouvelles offres proposées n'ont pas eu le succès escompté : le service «Veiller sur mes parents» (un abonnement facturé à partir de 19,90 euros par mois pour une visite du facteur par semaine) n'a par exemple généré que 6 000 contrats depuis 2017…