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Libération

Abus sexuels : Bernard Preynat déchu de sa prêtrise

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publié le 4 juillet 2019 à 20h56

C’est la peine maximale que peut prendre la justice interne de l’Eglise catholique à l’encontre d’un prêtre. Le père Bernard Preynat, ancien aumônier de scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), soupçonné d’agressions sexuelles sur plusieurs dizaines de jeunes garçons dans les années 80 et 90, a été réduit à l’état laïc, c’est-à-dire renvoyé de son état de prêtre, a annoncé jeudi le tribunal ecclésiastique. La procédure à son encontre est assez exceptionnelle, à l’image de cette affaire qui a démarré à l’automne 2015.

Dans l'affaire Preynat, le pape François a d'abord levé la prescription (vingt ans après la majorité des victimes), ce qui a permis les poursuites canoniques. De plus, l'institution catholique attend généralement que le procès ait eu lieu devant la justice civile avant d'entamer ses procédures internes. «L'Eglise a perdu la confiance de beaucoup de ses fidèles, commente à Libération François Devaux, le président de l'association de défense des victimes, la Parole libérée. Il fallait qu'elle montre qu'elle prenait des mesures.» L'abbé dispose d'un mois pour faire appel de la décision auprès de Rome. Aucune date n'est fixée pour le procès civil de Bernard Preynat. Mis en examen depuis 2016, le désormais ex-prêtre sera renvoyé, selon toute vraisemblance, devant le tribunal correctionnel de Lyon dans les prochains mois. Depuis le début de cette affaire, la Parole Libérée, créée en 2016 dans le contexte de l'affaire Preynat, se bat pour qu'une enquête canonique (interne à l'Eglise) soit aussi ouverte pour établir les responsabilités de la hiérarchie et du diocèse de Lyon. Les penchants pédophiles du prêtre sont, en effet, connus depuis une cinquantaine d'années.