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Marseille

Municipales : Martine et ses Amis font un sondage

La présidente LR du département et de la métropole serait la mieux placée pour l’emporter, toutes tendances politiques confondues, même sans alliance avec LREM, selon une étude commandée par les Amis de Martine Vassal, le micro-parti qui la soutient.
Conférence de presse de Martine Vassal le 22 mai pour l’ouverture de l’année gastronomique en Provence. (Photo Patrick Gherdoussi pour Liberation)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 4 juillet 2019 à 8h48

L'étude sur les «intentions de vote aux élections municipales à Marseille», commandée par le micro-parti les Amis de Martine Vassal, est sortie opportunément lundi sur le site Made in Marseille et dans la Provence, quelques jours avant la «grande soirée». En attendant l'annonce officielle de sa candidature, probablement à la rentrée, la présidente du département et de la métropole voulait jauger virtuellement sa cote et surtout mesurer la popularité de l'union LREM-LR qu'elle prône depuis quelques semaines. Même si cette fois encore, l'exercice du sondage montre ses limites.

Première en notoriété

Premier écueil, la base des sondés : le sondage réalisé mi-juin par l'institut Pollingvox se base sur 1 003 personnes, dont à peine plus de 400 inscrites sur les listes électorales et certaines d'aller voter. De quoi minimiser la portée des enseignements à tirer… C'est d'abord la popularité de Martine Vassal qui est testée dans la première question : 68 % des interrogés indiquent avoir déjà entendu parler d'elle – autant que Samia Ghali, sénatrice ex-PS elle aussi candidate probable, et moins que le maire sortant LR Jean-Claude Gaudin (83 %). Dans la liste des 15 personnalités testées, on retrouve la plupart des probables protagonistes de l'élection de 2020, et notamment les aspirants candidats LREM: côté notoriété, Saïd Ahamada, le député, pointe à 25 %, loin devant Yvon Berland, le président de l'université Aix-Marseille (15 %), lui-même juste derrière Jean-Philippe Agresti, le doyen de la fac de droit (16 %), seul potentiel candidat marcheur partisan d'une alliance avec LR.

A partir de la même liste de personnalités politiques, où figurent aussi quelques poids lourds de la droite et la gauche marseillaise, les sondés sont ensuite amenés à dire si chacun a – ou pas – «les qualités nécessaires pour être un bon maire de Marseille». Encore banco pour Martine Vassal, la plus crédible à 43 % pour le rôle à en croire les sondés, devant Renaud Muselier (32 %), Samia Ghali (30 %) et Bruno Gilles (28 %), seul candidat officiellement déclaré chez LR pour les municipales et donc rival potentiel de Vassal à droite.

Absence de précisions

Le sondage passe ensuite aux intentions de vote pour 2020, en posant deux hypothèses : Version un, avec sept listes en tout, dont une LREM solo au premier tour conduite par Saïd Ahamada, une autre conduite par Martine Vassal et une dissidente de Bruno Gilles. La liste RN menée par Stéphane Ravier complète le casting à droite. A gauche, l'hypothèse table sur la dispersion des candidats avec trois listes. On mélange le tout et cela donne 29 % pour la liste Vassal, loin devant la liste Ravier (21 %) suivie par celle conduite par Sophie Camard pour les insoumis (14 %) et celle menée par Samia Ghali, présentée dans le sondage comme «soutenue par le PS», alors qu'elle assure ne plus y être encartée. La liste LREM, elle, n'est créditée que de 9 %, derrière celle de Bruno Gilles à 10 %. Conclusion fortement suggérée : avec ou sans LREM, la présidente de la Métropole serait en position de force pour l'emporter.

Même message avec l'hypothèse deux, en mode union LR-LREM. Cette fois-ci, il n'y a que cinq listes en lice : trois à gauche, une RN et la liste d'union menée par Martine Vassal – la liste dissidente Bruno Gilles a disparu. Verdict : 39 % des sondés votent pour elle, loin devant le RN (26 %) et la liste menée par Samia Ghali (16 %), toujours estampillée «soutenue par le PS». Les limites de ce sondage, Bruno Gilles en a listé deux pages, qu'il a partagées via un communiqué. Echantillon d'électeurs trop restreint pour être crédible, absence de précisions sur les catégories socioprofessionnelles, de répartition par secteurs… «C'est inexploitable, tout est faussé !», tranchait-il encore mardi, intarissable sur le sujet, notamment sur les scores d'intention de vote. «Moi, je me roule par terre de bonheur si Martine Vassal et moi on fait 39 % ! Vous prenez tous les sondages depuis 2018, quel que soit le candidat testé, on est entre 24 et 27 %. Comment peut-on vendre un tel sondage ?»

L'étude par ailleurs ignore complètement les Verts, bizarrement absents du test, malgré le score écologiste aux élections européennes. Et quid d'une potentielle liste d'union des gauches ? Leurs scores cumulés dans le sondage (31 % dans la première hypothèse, 35 % dans la deuxième) les placeraient devant Martine Vassal…