Première retrouvaille de la famille Les Républicains depuis la tôle aux européennes. Jean Leonetti, président par intérim du parti de la rue de Vaugirard, réunit ce samedi les cadres locaux, secrétaires départementaux et délégués de circonscription pour une convention nationale chargée d'élaborer la nouvelle charte des valeurs du parti de droite. Les précédentes versions de ce texte remontent à 2002 et à 2012. Une réunion qui risque fort de se transformer en séance défoulement collectif après le revers cinglant des européennes où LR, principale force d'opposition à l'Assemblée, a peiné à dépasser les 8% des suffrages. Aussi les responsables du parti ont décidé que cette convention qui devait être initialement ouverte aux observateurs, se tiendrait à huis clos. «Nous sommes déjà suffisamment mal en point comme cela, ce n'est pas la peine en plus d'étaler nos états d'âme devant la presse», justifie un cadre du parti.
«Cette charte des valeurs doit servir à [nous définir]»
Au-delà du simple enjeu de remettre les fédérations départementales au travail autour de ce texte, LR cherche à redéfinir son identité afin de ne se faire aspirer ni par le Rassemblement national et ni par LREM alors que bon nombre de ses élus sont tentés de rejoindre – ou l'ont déjà fait – les rangs macronistes. Dernier à avoir franchi le pas, le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux. Des mouvements qui risquent encore de s'amplifier à l'approche des municipales. «Nous ne sommes pas LREM, nous ne sommes pas RN. Bon très bien, mais une fois que nous avons dit cela, nous ne sommes pas définis pour autant. Cette charte des valeurs doit servir à cela», explique un député également secrétaire départemental selon lequel «il y a toujours une place dans le paysage pour la droite républicaine et un parti qui la représente».
L'épisode de la présidence de Laurent Wauquiez, qui n'aura duré qu'un an et demi, laisse aujourd'hui le parti déboussolé. «Il a joué à fond la petite musique de la droite des valeurs en pensant que cela allait au moins cimenter le noyau dur de notre électorat. Même pas», se désespère un député. «Non seulement nos électeurs se font fait la malle pour aller chez Macron mais en plus maintenant, ce sont nos cadres», se lamente un député pour qui «il ne faudrait pas que le prochain président du parti», dont l'élection est prévue mi-octobre, «se contente de ne rien faire. Si c'était le cas nous irions à la catastrophe, un véritable accident industriel».
Le texte de cette nouvelle «charte des valeurs» sera mis en ligne mardi. Adhérents et sympathisants sont appelés à l’amender et à l’enrichir. Là encore une manière de tester la motivation et l’intérêt des troupes.