«Il y a un mois, j'ai regardéSex Education. Cette série est intéressante parce qu'elle met en scène des jeunes qui viennent en aide à d'autres. Je parle rarement de sexualité avec mes parents. Quelquefois avec mes cousins, cousines et des amis plus âgés. Avec eux, je me sens libre de parler de tout ce qui touche aux maladies, au sida, aux préservatifs, parce que ça reste entre nous. Leurs réponses sont pertinentes, mais parfois, ça ne me suffit pas. Ils savent plus de choses que des gens de mon âge, mais ils en savent quand même moins que les adultes. Avec ceux de mon âge, on échange sur ce qu'on a fait ou ce qu'on aimerait faire, on se questionne ensemble sur notre sexualité. On se fait des blagues, c'est léger. Parfois, on fait des remarques blessantes. On se moque des goûts des uns et des autres en matière de filles. Alors que les filles que j'aime bien, ça ne regarde que moi, ils n'ont pas à juger. Mais la plupart du temps, on s'écoute. Avec les adultes, on ne peut pas faire ça. Ils pourraient nous apporter des réponses qu'on n'a pas. Mais ils nous renvoient vers des gens de notre âge plutôt que de prendre le temps de nous expliquer.
«Je sens que j’aurais besoin de personnes sérieuses pour en parler. J’aimerais par exemple leur demander si je suis trop jeune pour commencer à avoir des relations sexuelles, s’il faut que j’attende, etc. Au collège, des intervenants sont venus pour parler du sida et de l’éducation sexuelle. Au lycée, il y a eu une visite médicale avec l’infirmier. Il m’a rappelé qu’il fallait se protéger. Mais on a besoin de parler plus profondément et plus longtemps de toutes ces questions.
«S’il y avait un jeune sexologue dans mon lycée, je pense que ça nous aiderait beaucoup. Ce serait vraiment libérateur pour beaucoup d’entre nous, filles comme garçons. C’est important de pouvoir se confier à quelqu’un proche de notre âge, qui sait ce qu’on vit au quotidien et qui comprend les questions qu’on se pose.»