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Libération

Concurrence : taper plus et plus fort

publié le 9 juillet 2019 à 20h46

Pour son dixième anniversaire, l’Autorité de la concurrence se porte bien. En 2018, elle a frappé à 26 reprises afin de sanctionner des pratiques anticoncurrentielles. Les pénalités les plus conséquentes ont atteint six fabricants d’électroménager qui ont écopé d’une douloureuse de 189 millions d’euros pour entente sur les prix. Les distributeurs en gros de médicaments vétérinaires ont, eux aussi, été épinglés et condamnés à une amende de 16 millions d’euros.

Chargée de protéger les intérêts des consommateurs et des entreprises, l’Autorité a prononcé entre 2011 et 2018 pour 4,5 milliards d’euros de sanctions et évité 9,5 milliards de surcoûts : le montant lié aux abus de position dominante ou aux cartels sur les prix qui auraient pu perdurer. L’année 2019 n’a pas non plus trop mal commencé pour les 200 agents de l’institution. Les notaires de Franche-Comté et les huissiers du département des Hauts-de-Seine qui tentaient de faire obstacle à la libéralisation de leurs tarifs ont ainsi dû s’acquitter d’amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Pour l’avenir, le gendarme de la concurrence mise sur les nouveaux pouvoirs qui lui ont été attribués. Notamment la possibilité d’examiner les factures téléphoniques détaillées des dirigeants d’entreprise. Des communications répétées entre patrons de sociétés concurrentes constituent souvent le début d’une piste dans la constitution d’une entente sur les prix… Désormais, dès lors que des magistrats pourront être associés aux enquêtes, toute la panoplie de la procédure pénale pourra aussi être utilisée : les instigateurs présumés d’abus de position dominante ou de cartels pourront donc se voir placer sur écoutes ou en garde à vue. De quoi être plus actif sur l’économie numérique. Dans le viseur, notamment, la position dominante de Facebook et Google sur le marché de la publicité en ligne.