Un train abandonné par son conducteur, le 4 juillet à Libourne, parce que celui-ci estimait «avoir fait ses heures» : c'est l'histoire incroyable racontée dimanche dernier par Sud-Ouest. D'autant que le convoi transportait «des blindés de l'armée ainsi que des véhicules tout-terrain à quatre roues motrices pour le défilé du 14 Juillet à Paris», précise le journal. L'information a été reprise par de nombreux médias, locaux et nationaux, comme LCI, 20 Minutes ou encore le Figaro.
Contacté par CheckNews, Philippe Moritz, responsable de la communication pour Fret SNCF, dénonce un emballement médiatique. Selon lui, le conducteur n'a «pas abandonné son train». «L'agent du train militaire de Libourne avait pris son service à 7 heures le matin. En raison du retard de chargement, la première partie du parcours de Vayres à Libourne a été effectuée vers 16 heures [au lieu de 11 h 45, ndlr]. Le conducteur avait au préalable informé son PC du dépassement horaire [huit heures, sans coupure] et demandé à pouvoir arrêter le train sur une voie en gare de Libourne pour être remplacé. Il a reçu l'autorisation de le faire», explique-t-il.
Un autre conducteur est arrivé quelques heures plus tard, «et le train est finalement reparti de Libourne peu après 20 heures, sans aucun impact sur la suite de l'acheminement puisque le départ d'Hourcade vers la région parisienne était de toute façon programmé le lendemain».
Sud-Ouest précise toutefois que des agents de la gare voyageurs, médusés par ce convoi, ont joint la gendarmerie. «S'il y a eu un couac, c'est un défaut de communication», souffle Philippe Moritz, qui assure qu'une équipe de la police ferroviaire et une de la gendarmerie ont été envoyées sur place après l'arrivée du train. Le ministère des Armées, de son côté, confirme avoir été prévenu «contractuellement par la SNCF qu'un train était arrêté en gare de Libourne», indiquant que le convoi «n'est pas resté très longtemps sans sécurisation». Et de préciser que «les règles sont moins strictes» concernant ce train car il ne «transportait pas du matériel de catégorie 1 [des armes]».