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Libération

Parcoursup remanié : une année moins polémique

publié le 19 juillet 2019 à 21h06

Vendredi à minuit, la phase principale de Parcoursup s’est définitivement achevée. Selon les derniers chiffres publiés dans la matinée par le ministère de l’Enseignement supérieur, 58 724 candidats étaient en attente d’une proposition d’admission, dont 32 723 lycéens et 26 001 étudiants en réorientation. A ce stade, 50 597 candidats ont également quitté la plateforme avant de recevoir une proposition. Et 7 238 personnes ont saisi la Commission d’accès à l’enseignement supérieur après n’avoir eu que des réponses négatives.

Cette version remaniée de Parcoursup, avec répondeur automatique, points d'étape, délais de réponse resserrés et, surtout, un calendrier largement raccourci, fait-elle pour l'heure mieux que l'an dernier ? Au regard des chiffres, la comparaison est difficile. Car les indicateurs utilisés ont aussi subi un sérieux lifting. L'an dernier, le 19 juillet, 65 145 candidats étaient encore en attente d'une proposition, légèrement plus que cette année, mais la phase principale était alors encore en cours, ne s'achevant que le 5 septembre. «Au 19 juillet, 567 272 bacheliers ont reçu au moins une proposition d'admission, soit près de 89 % d'entre eux, contre 83 % en 2018 à la même période», s'est félicité le ministère. En milieu de semaine, contacté par Libération, le ministère avançait : «Les proviseurs disent que le climat a été plus serein.»

Une chose est sûre : après le plantage du lancement, Parcoursup a fait moins polémique, dans le monde de l'éducation comme dans les médias. Cette année, l'attention s'est davantage focalisée sur la réforme du lycée (en lien ténu avec celle de Parcoursup), mise en place à la hâte pour une entrée en vigueur dès septembre. Claire Guéville, responsable du secteur lycée au Snes-FSU (syndicat majoritaire du secondaire), tonne : «Parcoursup est passé derrière l'actu brûlante du bac et de la mobilisation contre la réforme du lycée, mais on ne peut pas dire que cela s'est mieux passé. N'oublions pas le plantage du départ. Et il y a une forme d'accommodement face à des chiffres énormes d'élèves en attente.» Côté université, Rachid el-Guerjouma, président de l'université du Mans, estime que «le fait d'avoir "toiletté" Parcoursup a permis que cela se passe mieux».

Pour ceux n'ayant pas eu l'affectation voulue lors de la phase principale, le ministère a prévu une dernière porte d'accès : les listes d'attente ont été archivées vendredi à minuit. «Si, à titre exceptionnel pendant l'été, une place vient à se libérer dans une formation dans laquelle un candidat était en attente, cette place sera proposée automatiquement au premier candidat sur la base des vœux archivés au 17 juillet», précise le ministère. La phase complémentaire, ouverte le 25 juin, se poursuit, elle, jusqu'au 14 septembre. Selon le communiqué du ministère, 92 000 places sont encore à saisir : plus de 26 000 en BTS, plus de 2 000 en DUT, plus de 4 200 en classes préparatoires et plus de 49 000 en licence. De quoi donner un peu d'espoir aux candidats en attente.