Le jerrican d’eau potable ne se négocie pas encore au marché noir. Pas en France en tout cas, loin de connaître les désastres humanitaires majeurs qui frappent certaines zones d’Afrique ou d’Asie. Pourtant, avec le nouvel épisode de canicule qui s’amorce - le deuxième de cet été déjà classé parmi les plus chauds depuis des décennies - se déclenchent les alarmants signaux de la sécheresse. Observons. Plus précoce et intense, le stress hydrique intensifie partout les classiques conflits d’usage entre agriculture, villes, énergies, industries et tourisme. Les relevés de précipitations montrent que le déficit touche des régions de plus en plus septentrionales. Ainsi à Paris, où il n’est pas tombé une goutte de pluie pendant près d’un mois entre mi-juin et mi-juillet. Et lorsqu’elles surviennent, les pluies sont souvent trop violentes pour être absorbées par des sols desséchés ou bitumés. Finalement, l’eau échappe aux cultures autant qu’aux nappes phréatiques. Avec des conséquences aux formes parfois inattendues. Feux de forêts, inondations, récoltes empêchées, mouvements de terrain, sols affaissés ou effondrés… C’est bien souvent une fois la catastrophe arrivée que s’opère la prise de conscience. Soyons clairs. Le défi est autant climatique que politique. Alors oui, des règles de gestion existent pour préserver la ressource en eau, bien commun de l’humanité. Les Etats veillent, en concertation avec les acteurs de la société, à leur respect. Mais c’est à chacun, individuellement ou collectivement, de mettre en œuvre les solutions simples et peu coûteuses, souvent guidées par le bon sens : limiter sa consommation d’eau, réparer les fuites, végétaliser les sols… Agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Et qu’à défaut d’eau, seul le bruit de l’air ne résonne dans nos tuyaux.
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