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Libération
Procès

Tyler Vilus, premier jihadiste renvoyé aux assises pour meurtre

Ce proche d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 Novembre, risque la réclusion à perpétuité.
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publié le 22 juillet 2019 à 18h07

Il est le premier jihadiste français renvoyé devant les assises pour ses actes commis en zone irako-syrienne, comme l'a révélé France Inter lundi matin. Tyler Vilus, originaire de Troyes, a été interpellé en juillet 2015 à l'aéroport d'Istanbul alors qu'il tentait de rejoindre Prague pour rallier l'Europe avec un passeport suédois. Mis en examen depuis juillet 2017 pour «direction d'un groupement terroriste» et «meurtre en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste», il risque la réclusion à perpétuité. L'homme de 29 ans est le fils de Christine Rivière, surnommée «Mamie jihad», condamnée l'année dernière à dix ans de prison pour «association de malfaiteurs à visée terroriste» et «financement de terrorisme». Cette quinquagénaire convertie s'apprêtait à effectuer un quatrième voyage en zone de combat lorsqu'elle a été interpellée.

Tyler Vilus est l'un des premiers Français partis faire le jihad en Syrie. Visé par un mandat d'arrêt international, le jeune homme a été placé en centre de rétention après son arrestation en Turquie. Il est soupçonné d'avoir voulu rentrer en France pour commettre des attentats. Des craintes qui se sont confirmées lorsque les enquêteurs ont découvert sur son téléphone ses liens avérés avec le jihadiste Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 Novembre à Paris, à qui il écrivait : «Je me suis fais arrêter. Ils m'ont pris en photo. Ils me font rire c mongols. Quand je sors j'agis !»

Recruteur pour Daech

Après un parcours scolaire chaotique, le jeune homme se radicalise et rejoint un groupe jihadiste en Tunisie. En mars 2013, il décide de poser ses valises et ses desseins criminels en Syrie après avoir effectué un premier voyage. Aussi influent sur les réseaux sociaux qu’au sein de «la brigade des émigrés», il est accusé d’avoir dirigé des combattants francophones du groupe Etat islamique et surtout d’avoir encadré l’exécution publique de deux prisonniers dans la ville syrienne de Shadadi. Connu également sous le nom d’Habou Hafsa, le Français faisait figure de recruteur pour Daech.

Tyler Vilus a fait appel de l’ordonnance de mise en accusation notifiée la semaine dernière. Il appartient donc désormais à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris de se prononcer sur la tenue d’un éventuel procès.