Si EDF a tant besoin d'exploiter dix ans de plus ses vieux réacteurs de 900 MW, c'est que leur successeur se fait attendre. Vendredi, le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, l'a confirmé : le premier exemplaire du futur réacteur EPR, censé équiper le parc français à l'horizon 2030, ne rentrera pas en service à Flamanville (Manche) «avant fin 2022». Le chantier de ce réacteur nettement plus puissant (1 650 MW), qui devait initialement démarrer en 2012, a viré au cauchemar. Dernier problème : EDF doit refaire plusieurs grosses soudures du circuit de refroidissement, quitte à démonter une partie du réacteur. Sans ces lourds travaux, le gendarme du nucléaire, l'ASN, n'autorisera pas l'EPR. Mais avec dix ans de retard et un coût plus que triplé à 12 milliards d'euros, la réputation de ce qui devait être le nouveau fleuron du nucléaire français semble déjà bien ébranlée.
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