Une «non-polémique». Voilà comment la mairie de Paris a réagi, dans un premier temps, à une brève parue dans le Canard enchaîné mercredi. Le palmipède pointait, la plume remplie d'ironie, l'aller-retour en Falcon effectué par Anne Hidalgo, entre Paris et Chambéry, pour assister à la 19e étape du Tour de France.
De quoi mettre à mal, selon le Canard enchaîné et plusieurs de ses opposants, le discours très écolo de la maire de la capitale. Mais pour son cabinet, passez votre chemin, il n'y a pas de polémique. Contactée, la mairie expliquait ainsi que l'hebdo avait zappé un élément déterminant dans cette «affaire» : cet avion, dans lequel a aussi embarqué le même jour la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, transportait les fioles des contrôles antidopage du jour pour qu'elles soient analysées le soir même à Paris. Comprendre : Hidalgo a embarqué à bord d'un avion qui, de toute façon, aurait fait l'aller-retour entre Paris et Chambéry. Sauf que cette excuse est fausse. Le directeur du département des contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Damien Ressiot, nous a confirmé que les échantillons étaient acheminés chaque jour en voiture, et non en avion, jusqu'au laboratoire de Châtenay-Malabry, en région parisienne. Et que l'avion affrété par l'organisateur du Tour existe bien, mais sert uniquement à transporter les personnalités VIP. «Nous l'ignorions. Nous venons de l'apprendre», a réagi dans la foulée la mairie de Paris.