Un mois après sa démission, l'ex-ministre de la Transition écologique va retrouver son siège de député de Loire-Atlantique ce samedi : le code électoral permet qu'un élu ayant laissé son poste pour entrer au gouvernement le récupère trente jours après son départ, si son mandat court toujours. Et ce sans avoir besoin de l'accord de son suppléant. François de Rugy ne réapparaîtra dans l'hémicycle qu'en septembre, au moment de la rentrée des parlementaires. En attendant, il «profite de vacances bien méritées», ont fait savoir des proches.
Il est aussi, pour l'instant, en situation de «silence médiatique» forcé : Rugy a passé du temps à courir les plateaux télé pour chercher à se racheter une image, après les révélations de Mediapart au sujet, notamment, de son train de vie mondain et d'une utilisation peu déontologique de l'argent public. L'opération de com avait pour objectif officiel de «laver l'honneur» de l'ex-ministre, résumait son entourage. Officieusement, l'idée était plutôt de retourner l'opinion en sa faveur. Après quelques phrases malheureuses sur le champagne qui lui donne «mal à la tête», Rugy a promis de rembourser les «frais engagés» pour trois des dîners épinglés par Mediapart, jugés pas «irréguliers» mais à un «niveau manifestement excessif», selon le rapport du secrétaire général de l'Assemblée nationale.
Suffisant pour que sa rentrée parlementaire ne provoque pas de remous ? «Ça va être un peu compliqué au début, admet un proche. Mais à lui de retrouver la confiance.» Même idée chez ce député LREM, carrément «heureux» de ce retour : «Ce qui va être dur pour lui, c'est de redevenir simple député. Quand on a été ministre…» Un autre, optimiste : «Sur le terrain, les gens ont commencé à changer d'avis. Certains trouvent que Rugy a démissionné trop vite.» Selon deux récents sondages, 88 % des Français ont approuvé le départ de l'ex-ministre, devenu la deuxième personnalité politique la moins aimée du pays. Après Manuel Valls.