Après plus de trois semaines d'interruption, les travaux de consolidation de Notre-Dame ont repris lundi matin. Le chantier avait été interrompu fin juillet après la publication par l'inspection du travail d'un rapport s'alarmant d'une protection insuffisante des ouvriers face à une éventuelle contamination au plomb. «A l'occasion de ma visite sur le chantier, j'ai pu me rendre compte que les différentes recommandations de l'inspection du travail ont bien été appliquées, a assuré lundi le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot. Les nouveaux moyens de décontamination installés permettent la montée en charge du chantier tout en assurant la santé des travailleurs.»
Un dispositif sanitaire a ainsi été mis en place. Il prévoit un passage obligatoire par une unité de décontamination à chaque passage entre zones «propre» et «sale», le nettoyage quotidien des vêtements contaminés ainsi qu’une formation aux risques liés au plomb. Le chantier accueille 50 ouvriers, contre 130 quand il tournait à plein régime. En cause, le manque d’installations, puisque le protocole nécessite de nouveaux vestiaires et de nouvelles douches.
«Maintenant, on prend des douches en permanence, raconte à Libération Didier Durand, président de Pierrenoel, entreprise responsable de la maçonnerie, de la taille de pierres et de l'évacuation des gravats. On se douche en entrant sur le site, en sortant, en allant manger, en allant aux toilettes…»
En plus d'un examen mensuel pour surveiller le taux de plomb dans leur sang, les compagnons présents sur le chantier doivent s'équiper de vêtements jetables afin d'éviter la contamination hors du périmètre de la cathédrale : «Une entreprise spécialisée nous fournit à chacun un kit jetable. Slip jetable, chaussettes jetables, maillot de corps jetable, combinaison jetable si nécessaire, tout est jetable !» précise le dirigeant de Pierrenoel.
La mairie de Paris a ce nouveau dispositif : «Il faut être tatillon avec le plomb», a souligné l'adjointe à la santé, Anne Souyris. Les ouvriers s'alarment toutefois du retard provoqué par l'interruption des travaux : «Ce qui est catastrophique, c'est que l'on s'est arrêtés pendant trois semaines et que tout le bâti n'est pas encore sécurisé, s'inquiète Didier Durand. Le risque d'effondrement des voûtes et des murs est encore bien réel. S'ils s'écroulent, le sinistre lié aux chutes de poussières plombées serait considérable.»