Raphaël Glucksmann est arrivé tout sourire samedi après-midi au Campus19 à La Rochelle. Le cofondateur du mouvement Place Publique (PP) et tête de liste PS-PP aux européennes était attendu pour participer à un débat intitulé «Après la gauche plurielle, la gauche des combats communs?».
Devant une salle quasi comble, Raphaël Glucksmann a expliqué que seul un «dépassement» des partis «permettrait à la gauche de reprendre le pouvoir». Le député européen a souhaité «lever tout de suite un malentendu» concernant ses récentes déclarations sur France Inter et tenté d'éteindre la polémique. «Il ne faut pas supprimer» les partis politiques, a précisé l'élu, «par contre il faut s'inscrire dans une forme de fidélité à l'histoire qui est la capacité à dépasser sa propre structure». Un rétropédalage en douceur.
Car certains militants du Parti socialiste (PS) n'ont pas apprécié les récents propos tenus par Glucksmann jeudi, à la veille de leur retour dans la cité. «La seule solution pour proposer une alternative à Emmanuel Macron, c'est de dissoudre, de dépasser les partis politiques qui existaient avant Emmanuel Macron. […] Il n'y a rien qui préexistait à Emmanuel Macron qui pourra le battre en 2022, avait expliqué l'essayiste. Cette logique des Verts d'un côté, des socialistes de l'autre, des insoumis qui font leur bonhomme de chemin dans son coin, il faudra la dépasser. Ou alors ce sera Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au deuxième tour en 2022.»
Suite aux réactions sur les réseaux sociaux, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste a demandé des explications à Raphaël Glucksmann. «On ne peut pas annoncer la mort des partis au moment où nous nous parlons, on ne peut pas faire le jeu de ceux qui cherchent à capter la vie politique autour d'homme ou de femme providentiel.lle parce que ça c'est le danger qui guette la vie politique française et pas seulement française. On doit se réjouir que les partis politiques nourrissent encore la vie démocratique et qu'ils soient aujourd'hui en mesure d'être des contre-pouvoirs encore puissants dans le débat public», a fermement affirmé le numéro un du PS.
Selon Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, un parti politique reste un outil pour produire des idées et «c’est aussi une capacité d’organisation dont Raphaël Glucksmann a largement bénéficié pour les Européennes. Il voit ce que c’est qu’un parti qui tourne et qui permet de mener une campagne» a-t-elle rappelé. Préférant attribuer au fait que le PS «n’a pas produit beaucoup d’idées» les scores lilliputiens des socialistes à la présidentielle et aux européennes.