D'après le Parisien, Nordahl Lelandais, soupçonné d'avoir tué Maëlys lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin le 27 août 2017, aurait livré des détails sur le crime à l'un de ses voisins de cellule de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Ce dernier aurait alerté l'administration pénitentiaire, en décembre 2018, avant d'être convoqué devant les juges d'instruction chargés du dossier à Grenoble. Il a alors expliqué que Nordahl Lelandais lui avait raconté avoir violé la petite fille avant de la frapper à mort. Soit une confidence que le suspect n'a jusqu'à présent jamais formulée à la justice et qui laisse entrevoir un mobile sexuel. Le témoin était employé comme «auxiliaire d'étage» dans le même couloir que Nordahl Lelandais, alors mis à l'écart par l'administration afin d'être protégé des autres détenus, explique une source pénitentiaire à Libération. Chargé de distribuer le repas et d'accompagner le personnel de surveillance, il se serait ainsi rapproché de l'ancien maître-chien.
C'est dans ce contexte que ce dernier se serait ouvert à lui sur la mort de la fillette, à plusieurs reprises, au cours de promenades, explique la même source. Lors de ses confidences, il aurait également expliqué avoir tué le caporal Arthur Noyer après qu'il a refusé ses avances. «Je ne pouvais pas garder ça [ces confidences, ndlr] pour moi», a confié à l'administration pénitentiaire le témoin, condamné pour des faits de droit commun, et libérable dès le mois d'avril, selon le Parisien.
L’hypothèse de «penchants» pédophiles
Cet élément pourrait compromettre la défense adoptée par Nordahl Lelandais depuis le début de l'enquête où il balaie toute intention sexuelle. Devant les magistrats, il a affirmé avoir emmené la fillette dans sa voiture le soir de sa disparition afin de lui montrer ses chiens (les «malinois»). L'autopsie du corps de Maëlys, découvert six mois après les faits, n'a jamais permis d'invalider ni de confirmer cette version. Néanmoins, la justice doute d'un décès accidentel dans la mesure où Nordahl Lelandais est également mis en examen dans d'autres dossiers de nature sexuelle. Il est accusé de s'être filmé en train d'agresser deux de ses petites-cousines de 6 et 4 ans. En avril, une autre plainte a été déposée par une petite-cousine, âgée de 16 ans, pour dénoncer une agression sexuelle survenue le jour de l'enterrement de son père. Autant d'éléments qui accréditent aux yeux des enquêteurs l'hypothèse de «penchants» pédophiles, reconnus par Nordahl Lelandais, qui invoque pour sa défense «l'influence de l'alcool et de la drogue». Les gendarmes ont, en outre, pu établir qu'il se rendait sur des sites pédopornographiques «une à deux heures par jour», et ce, jusqu'au matin de la disparition de Maëlys.
Si Nordahl Lelandais est renvoyé aux assises pour meurtre sur mineur précédé d’un viol, il encourt une peine de prison à perpétuité «réelle», avec période de sûreté illimitée. Soit la sanction la plus lourde du code pénal.