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Libération

D’où viennent ces cadavres de sangliers laissés sur le bord d’une route ?

publié le 30 août 2019 à 19h56

Le cliché publié sur Facebook a de quoi interpeller. On y voit des sangliers entassés, pattes en l'air, dans deux bennes sur le bord d'une route. «Franchement, c'est quoi ça, c'est plus de la chasse, c'est une tuerie», s'indigne l'internaute qui a pris cette photo le 23 août à Commercy, dans la Meuse. D'après la préfecture, il s'agit en réalité d'une battue administrative organisée avec l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Une opération qui peut être menée pour «prévenir les dommages importants» sur les cultures et l'élevage. Elle a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 août. Les bêtes placées dans ces bennes homologuées doivent ensuite être récupérées par une entreprise d'équarrissage, dans un délai légal de quarante-huit heures (jours ouvrés), pour être transformées en graisse et farines animales afin de servir de biocarburant ou d'énergie dans la chaufferie ou la cimenterie, explique Sophie Grégoire, directrice de la communication d'Akiolis, le groupe qui gère Atemax, la société d'équarrissage.

Reste que le ramassage en question s'est fait attendre : les bêtes sont restées «plusieurs jours» dans les bennes, assure Pierre Briot, correspondant local de l'Est républicain, qui explique que ce n'est pas la première fois que des animaux restent sur le bord du chemin. «Ils rassemblent les sangliers au même endroit pour qu'un camion d'équarrissage vienne les chercher. Il y a eu du progrès : une fois, ils avaient aligné les carcasses à même le sol», raconte-t-il. Selon lui, plusieurs habitants se sont plaints de la présence prolongée de ces cadavres près de la route. «Avec la chaleur, je vous laisse imaginer la tête des sangliers à la fin», commente le journaliste. La préfecture, comme Akiolis, confirme que les sangliers ont passé le week-end dans les bennes, même si la date et les circonstances du ramassage restent floues. «Nous avons reçu une demande le vendredi après-midi. Nous avions donc jusqu'au mardi pour intervenir. Le ramassage a finalement eu lieu le lundi à 14 h 36», assure Akiolis. De son côté, la préfecture indique que le ramassage était d'abord prévu le vendredi matin, mais qu'il a été repoussé au mardi, notamment en raison d'un accident de camion à quelques dizaines de kilomètres, à Etain, le dimanche au cours duquel 180 cochons (sur 200) ont péri dans la remorque qui les transportait. Entre cochons et sangliers, il fallait choisir.