Mercredi, à quelques jours de la rentrée, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, invité sur BMF TV, indique que les salaires des enseignants vont être augmentés d'environ 300 euros annuels en moyenne en 2020. Lors de l'entretien, il précise (à la demande de la présentatrice, Ruth Elkrief) que cette mesure est issue d'un accord signé sous le quinquennat précédent. Avant d'ajouter : «Concrètement, c'est sous ce gouvernement que des augmentations vont avoir lieu, c'est-à-dire 300 euros en moyenne pour tout le monde en 2020.»
L'accord en question, intitulé «Parcours professionnel, carrières et rémunérations» (PPCR), a été signé en 2015, après de longues négociations, par les organisations représentatives de la fonction publique, à l'exception de la CGT, FO et Solidaires. «La mise en route de PPCR ne se traduit pas dans les textes réglementaires par un montant, mais par des points d'indice supplémentaires», explique Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT.
Le 5 mai 2017, deux jours avant la fin du quinquennat, un décret fixe jusqu’en 2020 le nouvel échelonnement indiciaire des enseignants. On retrouve le calendrier d’application de l’accord, avec une première revalorisation indiciaire en 2017. Trois autres échéances étaient prévues en 2018, 2019 et 2020, mais après l’élection présidentielle, le nouveau gouvernement a reporté le calendrier d’un an. Ainsi, en janvier 2019, comme il était initialement prévu en 2018, une partie des primes a été convertie en points d’indice, afin d’être prises en compte dans le calcul des retraites. Et en 2020, le ministère mettra en route la phase suivante : une hausse du nombre de points.
Le gain «se situera entre 0 et 30 euros [net, ndlr] par mois en fonction de l'échelon», résume le Snuipp (principal syndicat des enseignants du primaire). «Au maximum, un enseignant au 8e échelon, après dix-huit années de service, gagnera une dizaine de points d'indice, soit environ 40 euros net. Les jeunes qui sortent de l'Ecole supérieure du professorat des écoles, eux, n'auront rien», détaille Francette Popineau, du Snuipp-FSU.