Depuis son arrivée sur le marché à l'été 2018, le leader des trottinettes électriques en libre-service, Lime, avait recours à des centaines d'autoentrepreneurs pour recharger les engins, les «juicers». Le système était relativement simple : les clients roulaient le jour, les travailleurs les rechargeaient la nuit. Mais ce modèle a rapidement montré ses limites, certains des «juicers» stockant les trottinettes dans des garages clandestins ou faisant travailler d'autres illégalement dans un souci de productivité. Le tout pour un prix dérisoire d'environ 5 euros par engin.
Ce jeudi, la firme a donc annoncé la fin du recours aux autoentrepreneurs. A la place, elle fera exclusivement appel à des «prestataires professionnels» (SARL ou SASU) pour effectuer cette tâche. «Lime a conscience de ses responsabilités de leader dans un secteur tout juste naissant. Nous faisons le choix du long terme en investissant dans l'économie locale pour proposer aux Parisien·ne·s un service unique de mobilité douce, particulièrement respectueux des normes environnementales et sociales en vigueur», a commenté Arthur-Louis Jacquier, directeur général de Lime Paris.
Un moyen, pour la société, d'encadrer davantage son activité après les nombreuses critiques qui lui ont été adressées. Reste à savoir sous quelles conditions travailleront les salariés de ces prestataires. Car d'autres entreprises, comme Amazon, ont déjà recours à des sous-traitants pour effectuer certaines tâches comme la livraison : ils plaignent tout de même de conditions proches de celles des autoentrepreneurs. Chez Lime, on promet aussi que les «juicers» laissés sur le carreau pourront bénéficier de postes au sein des équipes ou d'un accompagnement à la création d'entreprise.