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Libération

Cinq grandes villes contre les pesticides

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publié le 12 septembre 2019 à 20h36

Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand ont interdit jeudi l'utilisation des produits phytosanitaires chimiques sur leur territoire. Dans les pas du maire de Langouët (Ile-et-Vilaine), dont l'arrêté a été suspendu par la justice. Les cinq grandes villes ont signé des arrêtés interdisant ces produits sur leur commune. «Il s'agit pour nous d'engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens», ont écrit les édiles dans un communiqué commun.

S’agissant de grandes villes, cette action est en partie symbolique. La loi interdit déjà l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs. Il ne restait donc plus que les espaces verts privés non ouverts au public, comme les copropriétés et les terrains gérés par les entreprises.

Malgré tout, l'annonce va «contribuer à amplifier le débat», s'est réjoui Stéphen Kerckhove, de l'ONG Agir pour l'environnement. «Il faut bien comprendre que les pesticides ne concernent pas que les agriculteurs», a-t-il insisté. «Il faut protéger les habitants de notre ville», a déclaré de son côté Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris. Elle a estimé que la surface potentielle atteindrait environ 600 hectares à Paris. A Grenoble, cela représenterait 18 km2.

La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a ironisé, évoquant sur Twitter un «coup de com». «Il y a des pesticides dans les grandes villes, il y a une problématique en cœur de ville. Ce n'est pas anecdotique», a répondu Florence Presson, élue à Sceaux, au nom du Collectif des maires antipesticides.