Le Rassemblement national a finalement fait volte-face. Après avoir retiré retiré l'accréditation qu'il avait délivrée à un journaliste de Libération pour couvrir son université d'été à Fréjus (Var), il a levé l'oukase alors que sa décision avait provoqué une volée de protestations dénonçant une «atteinte grave à la liberté de la presse». Le parti de Marine Le Pen n'avait pas apprécié un portrait de David Rachline, le maire de Fréjus, paru ce samedi matin dans nos colonnes sous la plume de Tristan Berteloot et titré «David Racheline, du petit chose au grand fayot».
Encore un média interdit d'accès à un événement du @RNational_off. La liste s'allonge, le #RN poursuit son tri sélectif des médias.
— Marine Turchi (@marineturchi) September 14, 2019
Soutien à @Tristan_Brtloot et @libe, à qui le RN reproche cet article, qui évoque le passé politique de David Rachline https://t.co/z6bitPxwvr
Notre confrère de @libe s’est vu retirer son accréditation à l'université d'été du RN à Fréjus en raison de ce portrait de David Rachline. C’est une atteinte grave à la liberté de la presse. https://t.co/VrRpjU9Qq3
— Camille Vigogne LC (@Camille_Vigogne) September 14, 2019
«Hostile à la liberté de la presse»
Quand notre journaliste Tristan Berteloot a demandé au RN pourquoi son accréditation lui avait été retirée, le service de presse du parti a répondu : «en raison de votre article sur le maire de Fréjus», David Rachline, par ailleurs membre du bureau exécutif (direction) du RN. Interrogé par l'AFP sur cette décision, le service de presse du RN (ex-FN) a répondu : «lisez l'article». «Le RN comme le FN continue à avoir un problème avec la liberté de la presse», a réagi auprès de l'AFP Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction.
Les journalistes de Mediapart et de l'émission Quotidien ne sont plus accrédités aux réunions ou conférences de presse du parti d'extrême droite depuis 2012. En avril, une journaliste de Mediapart avait été refoulée d'un meeting de la présidente du RN Marine Le Pen près de Rennes, au motif que les journalistes du site d'informations étaient «des militants politiques, pas des journalistes». Mediapart avait dénoncé un parti d'extrême droite «hostile à la liberté de la presse». Pendant la campagne présidentielle 2017, les sociétés de journalistes de près d'une trentaine de médias, dont l'AFP, avaient signé une pétition pour protester contre une décision du FN de «choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen» et dénoncé «une entrave à la liberté» d'informer. Au second tour de la présidentielle en 2017, une quinzaine de médias avaient été interdits d'assister à la soirée électorale du parti, provoquant par solidarité un «boycott» d'autres médias.