Le tribunal de commerce d’Evry (Essonne) est réuni depuis ce lundi matin, à huis clos, pour décider du sort de la compagne aérienne Aigle Azur, en dépôt de bilan depuis le 2 septembre et de ses 1150 salariés. Première surprise : la présidente de la juridiction a évoqué le passif de l’entreprise, bien plus important que les 40 à 60 millions d’euros qui avaient filtré jusqu’à présent. Le «trou» atteindrait 148 millions d’euros sachant que les comptes de l’exercice 2018 n’ont apparemment pas été validés par les commissaires aux comptes.
Des chiffres sur lesquels le dernier PDG en titre, Frantz Yvelin, devra vraisemblablement s'expliquer. Quoi qu'il en soit, cette somme ne sera vraisemblablement jamais récupérée que ce soit par l'Etat, les fournisseurs ou encore les quelque 13 000 passagers qui ont acheté un billet Aigle Azur et n'ont pas pu prendre leur vol, du fait de l'arrêt de l'activité.
Toute la question maintenant est de savoir si le tribunal de commerce va décider de la liquidation pure et simple d’Aigle azur, ou s’il va choisir de la céder aux deux repreneurs qui apparaissent les plus sérieux : Air France et le groupe familial Dubreuil, propriétaire de la compagnie Air Caraïbes. Le choix est d’importance car en cas de liquidation judiciaire, les 1150 salariés seront automatiquement licenciés et leur réembauche par les deux candidats repreneurs sera plus aléatoire que dans le cadre d’une cession.
Le temps est néanmoins compté car l’échéance du règlement des salaires de septembre approche et l’entreprise n’a plus un sou en trésorerie. La liquidation judiciaire aurait pour conséquence de faire prendre en charge la prochaine paie par l’assurance générale des salaires (AGS). Si le tribunal décide en revanche de ne pas recourir à la liquidation aujourd’hui, il ne devrait accorder qu’un temps assez court, deux ou trois jours, aux candidats à la reprise, pour affiner leurs offres.