Dans le monde des entreprises, la «remontada» – généralement dévolue au foot – existe aussi. La nomination du nouveau PDG de la SNCF en est une illustration. Depuis plusieurs semaines, un candidat faisait figure de favori, Patrick Jeantet, patron de SNCF réseau, la structure chargée de la gestion et de l’entretien des 30 000 km de voies ferrées de l’Hexagone. Ce polytechnicien de 59 ans passé également par le groupe de BTP Vinci et Aéroports de Paris avait même le soutien implicite de Jean-Baptiste Djebbari, le nouveau secrétaire d’Etat aux Transports.
C’est finalement le deuxième nom inscrit sur la short-list établie par Bercy qui a été choisi par Emmanuel Macron. Jean-Pierre Farandou, président depuis 2012 de Keolis, une filiale de la SNCF dédiée aux transports urbains, devrait prendre la présidence. Mercredi, en milieu de soirée, l’Elysée a confirmé cette nomination acquise, néanmoins comme telle, depuis l’après-midi même, dans les couloirs du siège social de la SNCF.
Keolis, 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires
Il semblerait que la candidature de Jean-Pierre Farandou ait bénéficié de l'appui explicite de Guillaume Pepy, le PDG sortant qui ne souhaitait pas exercer un nouveau mandat. Son successeur entré en 1981 à la SNCF connaît à la fois bien l'entreprise et peut se targuer de s'être frotté à la concurrence. Keolis, 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 65 000 salariés, répond, en France comme à l'international, à des appels d'offres avant d'être sélectionné pour l'exploitation d'un réseau de transport urbain. Une expérience non négligeable à la veille de l'arrivée de nouveaux opérateurs ferroviaires sur les rails français. Outre l'ouverture de certaines lignes à la concurrence, le nouveau dirigeant est attendu sur sa capacité à gérer la fin du statut des cheminots et l'extinction de leur régime spécial de retraites. Deux dossiers sur lesquels les organisations syndicales de la SNCF sont dans les starting-blocks.