Cette fois, il n'a pas eu l'air de se surprendre lui-même. Cédric Villani est candidat à la mairie de Paris, pour de bon. Pour le prouver, le député de l'Essonne avait organisé jeudi une conférence de presse dans un café, à côté de ses nouveaux locaux, rue d'Arcole, «à quelques pas de l'hôtel de ville». Puisqu'il y va vraiment, autant être dans le coin. «Cédric», comme l'appellent les membres de son équipe, a présenté ses soutiens : le député Matthieu Orphelin, ex-LREM, sera chargé de l'écologie, sa collègue Paula Forteza de «l'innovation démocratique». Présents aussi : Anne-Christine Lang, élue de la 10e circonscription de Paris, Anne Lebreton, adjointe au maire du IVe arrondissement, venue de la droite et Rayan Nezzar, éphémère porte-parole de LREM.
Cédric Villani a déroulé son calendrier. A partir du 12 octobre, des «ateliers de la fabrique du nouveau Paris» seront organisés autour de quatre thèmes : «Paris métropole», «le Paris de la transition», «Paris pour tous» et «le Paris du XXIe». Le mathématicien a par ailleurs prévu de rencontrer chaque semaine, à partir de samedi, une ou un Parisien pour «un moment d'échange». Son programme sera annoncé en janvier, à l'issue de ces rendez-vous.
Face à Anne Hidalgo, maire sortante, ou Benjamin Griveaux qui bénéficie du soutien logistique de LREM, le dissident a annoncé un budget de 2 millions d’euros, la moitié provenant d’un emprunt et l’autre de levées des fonds qu’il a déjà lancées.
Griveaux n'arrête pas de répéter que sa porte lui est ouverte. Villani répond que la sienne aussi. La preuve, Macron le laisse faire. Le lauréat de la médaille Fields s'est cependant abstenu de dérouler son argumentaire sur le macronisme des origines qu'il incarnerait. Façon peut-être de ne pas braquer David Belliard, le candidat écolo, que Villani cite comme l'une des extrémités de son «arc de rassemblement», Pierre-Yves Bournazel, ex-LR Macron-compatible, occupant l'autre. Faute de pouvoir maîtriser ses dossiers ou détailler sa vision, il a affiché son objectif : «Que tout le monde vive bien à Paris.»