C'est là aussi un engagement auquel tenait le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et qui tombe définitivement à l'eau : baisser la dette publique, ce «poison», de 5 points d'ici la fin du quinquennat. On en est très loin. Jeudi, Le Maire a donc redit que «la dette n'est pas la solution pour financer nos investissements». Et d'ajouter : «Nous avons stabilisé la dette et nous allons continuer. Nous restons déterminés à la faire baisser .»
Si Bercy se félicite d'un «niveau d'endettement qui commencera à décroître» en 2020 (-0,1 point par rapport à 2019), la dette publique française restera supérieure de 0,3 point par rapport à 2017. En gros : elle stagne. «La dette est aujourd'hui stabilisée alors qu'elle augmentait sans cesse depuis quarante ans, a rétorqué Darmanin la semaine dernière dans le Parisien. Dès l'an prochain, nous amorçons la baisse. Moins vite que prévu, certes, car la priorité est de calmer la colère légitime d'une partie de la France qui ne s'en sort pas, mais nous continuerons et amplifierons la diminution de notre dette dans les années suivantes.»
Se rapprocher d'une dette publique à 100 % ferait mauvais genre. Et la Commission européenne, actuellement accaparée par le Brexit et l'Italie, pourrait vite rappeler la France à ses engagements. Le Haut Conseil des finances publiques, rattaché à la Cour des comptes, a, lui, déjà souligné que «le ratio de dette serait ainsi quasiment stable sur la période 2018-2020. En contraste avec la baisse observée dans la zone euro depuis 2016».