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Libération
Chronique «Le fil vert»

Oui, le métro parisien chauffe des logements

Fil vert, les chroniquesdossier
Aujourd’hui, la ligne 11 assure 35% des besoins en chauffage de vingt habitations.
(Illustration RATP)
publié le 1er octobre 2019 à 16h13

Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd'hui, une initiative positive pour la planète.

Qui aurait cru que la restauration d'un immeuble déboucherait sur un concept innovant ? Face au centre Pompidou, dans le IVarrondissement de Paris, un immeuble appartenant à la Ville est chauffé depuis 2017 grâce à la ligne 11 du métro. Responsable du développement durable à la RATP, Sophie Mazoué explique : «Le bâtiment a un accès direct au métro en sous-sol et la température générée [environ 18-19 °C, ndlr] était assez importante pour mettre en œuvre le projet», également porté par le bailleur social Paris Habitat.

La chaleur du tunnel, dissipée par le matériel roulant et cumulée en souterrain, est récupérée et acheminée vers une pompe à chaleur sous l'immeuble. Aujourd'hui, 35% des besoins en chauffage de ces vingt logements sont assurés grâce à ce système. C'est aussi plus d'économies pour les locataires. L'heure est donc à la mutualisation des sources d'énergie.

 

L'autre innovation, c'est la géothermie, qui servira bientôt à chauffer deux des futures stations sur le prolongement de la ligne 14 du métro, Porte de Clichy et Mairie de Saint-Ouen. Ici on se sert de la température constante du sol pour chauffer ou rafraîchir les espaces en fonction de la saison. «On a intégré des tubes dans les cages d'armatures des parois moulées afin de permettre la circulation de fluides, ainsi qu'une pompe à chaleur pour diffuser l'énergie récupérée», détaille encore Sophie Mazoué. 100% des besoins en chauffage et climatisation des stations seront couverts par ce procédé, détaille la RATP, ainsi que 40% des besoins en chauffage d'un immeuble de 80 logements.

D'autres techniques sont également valorisées par la RATP : la récupération d'énergie de freinage, les LED, la prochaine conversion de 4 600 bus en biogaz ou électrique. De son côté, Paris Habitat se focalise sur la réutilisation de la chaleur d'un data center, dans un ancien abri anti-atomique, situé dans Paris. «Iliad [propriétaire de Free, ndlr] s'est proposé de nous offrir cette pollution énergétique pour chauffer», lance Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe à la maîtrise d'ouvrage chez Paris Habitat. 150 logements en bénéficient.